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Immigration, visas…vers un virage répressif thaïlandais ?

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Notre chroniqueur Patrick Chesneau garde aussi un œil attentif sur l’actualité. Or sur les questions d’immigration et de visa, les informations sont nombreuses…On sent que le contraste avec la France est évidemment en arrière plan.

Ici, on n’y va pas par quatre chemins ! Ici, à savoir la Thaïlande. On ne tergiverse pas. On ne ratiocine pas. On ne tournicote pas. Les lois appliquées aux touristes de tous poils, expatriés de tout acabit, retraités de tous profils, bien évidemment tous venus d’ailleurs, sont même un tantinet expéditives. Inutile de tourner autour du pot : Désormais, un ” sans papiers ” ne fait pas de vieux os au Royaume de Siam. Très vite rattrapé par la patrouille. Depuis quelques années, le tour de vis manié avec une dextérité éprouvée par les officiers de l’Immigration Police est drastique. Vivre sur place sans visa devient pour ainsi dire mission impossible. La sanction est impitoyable. ” Illégal tu es…donc tu dégages sur le champ “…et sans ménagement.

De lourdes conséquences

Disons-le tout net. Toute entorse aux règles en vigueur entraine de lourdes conséquences. Dans des délais très rapprochés. Pas de mesure dilatoire. La possibilité d’interjeter appel devant un tribunal ou d’intenter un recours en annulation d’une mesure coercitive devant une juridiction administrative existe dans les textes. Mais c’est une éventualité purement théorique dans les faits.

Dans le concret, tout étranger suspecté de séjourner illégalement en Thaïlande est traqué, arrêté, soumis à forte amende, emprisonné puis expulsé. Dans les cas d’infractions les plus graves, cette mesure d’expulsion s”accompagne d’une période de bannissement du territoire. En clair, interdiction de revenir en Thaïlande pour un laps de temps pouvant aisément grimper jusqu’à dix ans. Voire définitif.

Un étranger peut être considéré comme étant un illégal, voire un clandestin pour un simple dépassement d’autorisation de la durée de son séjour. Un ” overstay ” de quelques jours suffit à tomber sous le coup d’une reconduite express à la frontière. Aéroport, avion et bye bye.

Même topo en cas de refus de renouvellement de visa. Par exemple, pour non conformité aux règles financières exigées.

Idem pour le travail illégal, c’est à dire sans Work permit (permis de travail) et sans le visa afférent. Plusieurs dizaines de professions sont d’ailleurs interdites d’accès aux citoyens internationaux.

«Notification of residence»

Même en cas de parfaite légalité quant au visa, il est des manquements susceptibles de pénalités particulièrement conséquentes. Un seul exemple: tout détenteur d’un visa Non Immigrant O dit visa retraite ( avoir plus de 50 ans et remplir des conditions financières très contraignantes ) doit ” pointer ” tous les 90 jours auprès des services de l’Immigration. Cette formalité est la ” notification of residence ” (familièrement, report 90 days). Il s’agit de déclarer rituellement son adresse. Sous réserve de vérification immédiate par les ” officers ” dotés de moyens informatiques performants. Déroger à cette disposition impérative ne peut être qu’extrêmement préjudiciable à un avenir administratif serein en Thaïlande. Quoi qu’il en soit, tenter de passer à travers les mailles du filet s’apparenterait à un suicide procédural.

De façon générale, chaque ” alien ” (étranger) est tenu de signaler dans les 24 heures la moindre modification de son adresse d’hébergement en Thaïlande au moyen d’un imprimé, le célébrissime TM30. Tracasserie honnie des résidents, surtout s’ils sont coutumiers de voyages et de déplacements fréquents à l’intérieur et hors des frontières du Royaume. Faut-il ajouter que les hôtels, guest-houses, resorts, homestays et tutti quanti sont dans l’obligation de déclarer leurs clients aux services de l’Immigration. Les propriétaires de condos à louer et les particuliers recevant à domicile des hôtes de passage doivent également rapporter qui ils logent.

Procédure on ne peut plus stricte

Qui plus est, la rigueur des agents thaïs s’exerce naturellement sur les menues activités du quotidien. Sur l’île ultra touristique de Phuket, tout étranger contrevenant à la loi ordinaire (bagarres, non règlement d’une addition au terme d’une soirée très arrosée, embrouille avec une sémillante bar girl, conduite sociale inappropriée, cause d’accident automobile, rouler sans permis ou sans casque moto, fumer dans un lieu où la cigarette est proscrite ) peut se voir infliger un carton jaune puis rouge selon la gravité de l’infraction. Graduation à la discrétion absolue des forces en uniformes kaki, beige ou marron. Foin de considération vestimentaire: la suite est invariablement connue..Et zou….expulsion à la clé. Cette sévérité locale, encore au stade expérimental, pourrait être étendue à l’ensemble des provinces.

Au pays du sourire, on ne badine surtout pas avec l’application des lois relatives à l’immigration. On peut même dire qu’elles sont draconiennes. Mieux vaut filer doux. Et décider que le mot ” conformité ” avec l’arsenal juridique très tatillon du pays fait partie intégrante de votre vocabulaire usuel.

Tout débat sur l’effectivité d’une OQTF ou plutôt son équivalent que l’on peut appeler par commodité OQTT (Obligation de quitter le territoire thaïlandais) serait ici lunaire. Sur la politique d’immigration, un constat saillant: le consensus est réellement national.

Attendez-vous à des contrôles d’identité inopinés dans la rue. Donc au faciès. Et à des descentes de police nocturnes dans les lieux de divertissement. Ponctuées de tests d’alcoolémie et de consommation de stupéfiants. Analyse d’urine à l’appui. La loi impose que vous ayez avec vous votre passeport ou tout document valide reconnu par les autorités. Sachez-le : où que vous alliez dans l’espace public, sur l’ensemble du territoire, souriez ! Vous êtes filmé. Les caméras de surveillance sont partout. Et donc le cas échéant, vous serez vite repéré, fiché, en passe rapide d’être arraisonné si vos papiers ne sont pas scrupuleusement en règle.

Règle d’or : Pas d’incartade. Pas d’incivilité. Comme aimait à le répéter un haut gradé de la police: ” Good guys in..Bad guys out ! ” Les types bien, ok on prend. Les mauvais…dehors !

Par Patrick Chesneau – Gavroche-thailande.com – 10 juillet 2023

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