Washington veut faire du Vietnam son partenaire privilégié en Asie
Face à l’influence grandissante de la Chine, le Vietnam et les États-Unis veulent se serrer les coudes. Sans pour autant offusquer Pékin.
Après avoir abandonné, en 2017, leur Partenariat transpacifique (TPP) qui devait leur permettre de se tourner vers l’Asie, les États-Unis veulent de nouveau asseoir leur influence dans la région. Le président américain Joe Biden a indiqué mardi qu’il se rendrait « prochainement » au Vietnam avec l’objectif de « changer » les relations avec Hanoï, dans un contexte de tensions avec la Chine.
Stratégie commune
« Le Vietnam souhaite changer notre relation et devenir un partenaire », a déclaré Joe Biden à l’occasion d’une prise de parole dans l’Etat du Nouveau-Mexique. Tous deux inquiets de l’influence croissante de la Chine dans la région, Washington et Hanoï avaient dernièrement montré leur volonté de resserrer leurs liens commerciaux. Les États-Unis sont actuellement le deuxième partenaire commercial et le 1er marché à l’export du Vietnam, et le chiffre d’affaires des exportations du Vietnam vers les États-Unis n’a cessé de croître, entraînant un excédent commercial de 74 milliards de dollars sur les neuf premiers mois de 2022
En avril, lors d’une étape au Vietnam alors qu’il se rendait au sommet du G7 au Japon, le secrétaire d’Etat Antony Blinken avait plaidé pour un renforcement des relations diplomatiques entre les deux pays.
Jeu d’équilibriste
Au centre des préoccupations: la mer de Chine méridionale. Perçue comme une poudrière, plusieurs pays, dont la Chine et le Vietnam, se disputent ses eaux, ses ilots et ses récifs. Malgré ces conflits qui tendent les relations entre Pékin et le Vietnam, mais aussi les Philippines ou encore l’Indonésie, l’ensemble de l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (Asean) profite de la croissance chinoise et attend que les États-Unis fassent de même.
Pourtant, certains analystes estiment qu’Hanoï pourrait malgré tout se montrer frileux à l’idée de renforcer ses liens avec Washington. Car Pékin reste un important partenaire économique, et le Vietnam paierait cher des sanctions chinoises. Au cours des 11 premiers mois de 2022, la Chine s’était d’ailleurs classée quatrième parmi les 97 pays et territoires investissant au Vietnam, et sa participation est indispensable à l’appareil de production vietnamien. Étant un pays communiste, le Vietnam se doit également de soigner ses relations avec la Chine, dont il semble envier la patte autoritaire.
Les Etats-Unis, eux, n’ont aucune revendication en mer de Chine méridionale, mais y patrouillent régulièrement, ce qui irrite Pékin. Selon Washington, il s’agit d’assurer « la liberté de navigation » dans cette mer où transitent des milliards de milliards de dollars de marchandises chaque année.
Challenges.fr avec Agence France Presse – 9 août 2023
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