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Les Etats-Unis défient la Chine en signant un accord sur les semi-conducteurs avec le Vietnam

A peine l’avion du président américain Joe Biden avait atterri à Hanoï que le Vietnam et les Etats-Unis annonçaient avoir conclu un vaste partenariat dans les semi-conducteurs. Le tout sur fond de rivalité avec la Chine.

Le président américain est arrivé dimanche après-midi au Vietnam. Il y entame une visite visant à resserrer les liens bilatéraux avec, déjà, une annonce majeure. Selon un communiqué, les deux pays ont en effet conclu un vaste partenariat dans les semi-conducteurs, selon un communiqué.

Il s’agira de « développer » les capacités du Vietnam en la matière, et ce, « au bénéfice de l’industrie américaine », selon ce texte qui vante la capacité du voisin de la Chine « à jouer un rôle essentiel pour monter des chaînes d’approvisionnement de semi-conducteurs robustes ». L’accord se veut gagnant-gagnant. Il doit permettre aux Etats-Unis, que Joe Biden veut réindustrialiser à grande vitesse, de garantir des approvisionnements de composants électroniques essentiels.

Le Vietnam, lui, peut espérer compter sur l’appui des Américains pour développer ses capacités de production, aujourd’hui saturées, et monter en gamme sur le plan technologique, notamment en formant sa main-d’œuvre. Le locataire de la Maison Blanche prédit « le début d’une ère de coopération encore plus grande » avec le pays du Sud-Est asiatique.

« Le Vietnam et les Etats-Unis sont des partenaires essentiels » à un moment « extrêmement important » pour le monde, a affirmé Joe Biden au début d’une réunion avec le chef du parti communiste au pouvoir, Nguyen Phu Trong.

Une démonstration de puissance aux portes de la Chine

Le démocrate de 80 ans, candidat à sa réélection, en a profité pour répéter, à l’occasion d’une conférence de presse, qu’il ne souhaite, ni « isoler », ni « contenir » la Chine. Sa visite se veut néanmoins une démonstration de la puissance et de la bonne santé économiques américaines aux portes de la grande rivale des Etats-Unis, dont il s’est fait un plaisir de souligner les « difficultés » sociales et économiques. Il a aussi accusé Pékin de « commencer à changer certaines règles du jeu » dans les relations internationales.

Les experts s’attendent à ce que les Etats-Unis et le Vietnam concluent un « partenariat stratégique étendu » (comprehensive strategic partnership), le plus haut degré de proximité diplomatique établi par Hanoï.

« Cela sonne comme de la langue de bois pour nous autres Américains, mais pour le Vietnam, c’est réellement important », selon Gregory Poling, spécialiste de l’Asie du Sud-Est du Center for strategic and international studies, basé à Washington. Jusqu’ici, le Vietnam n’a lié un tel partenariat qu’avec la Russie, l’Inde, la Corée du Sud et la Chine, qui n’est pas restée passive. Pékin a récemment dépêché une délégation de haut niveau au Vietnam. Selon l’agence d’Etat Chine nouvelle, les officiels des deux pays, que plusieurs conflits frontaliers ont opposés entre 1979 et 1991, ont promis de « renforcer (leur) solidarité et coopération ».

Le Vietnam « a toujours dit ne pas prendre parti, ne pas choisir les Etats-Unis contre la Chine. Les Américains le savent très bien », note Nguyen Quoc Cuong, ancien ambassadeur du Vietnam aux Etats-Unis (2011-2014). Le président américain fait néanmoins le pari que le Vietnam n’est pas fâché de se rapprocher un peu de Washington, à l’heure où les revendications de Pékin en mer de Chine méridionale sont une source quasi permanente de tensions pour la région.

Le Vietnam et les Etats-Unis adressent une mise en garde

Le Vietnam et les Etats-Unis ont mis en garde lundi dans un communiqué commun contre « les menaces ou l’usage de la force » en mer de Chine méridionale, un message clairement adressé à Pékin. Par ailleurs, les Etats-Unis « s’engagent à continuer de soutenir le développement par le Vietnam de ses capacités de défense autonomes », dans ce texte signé par le président américain et le chef du parti communiste vietnamien Nguyen Phu Trong.

Le communiqué ne fait toutefois aucune référence explicite à la Chine. Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, cette zone de navigation qui constitue une artère essentielle du commerce mondial, malgré les prétentions concurrentes des Philippines, du Vietnam, de la Malaisie et de Brunei. Cela suscite des tensions constantes et des incidents très fréquents.

Le communiqué commun, publié au deuxième jour de la visite du président américain au Vietnam, fait également référence à la « liberté de navigation et de survol », ainsi qu’à la nécessité de garantir des échanges commerciaux « sans contrainte » ainsi que le « respect de la souveraineté » dans ce qui est devenu l’une des zones à plus haute tension de la planète. Vendredi dernier, les Philippines ont par exemple condamné des actions « illégales » des navires chinois en mer de Chine méridionale.

LaTribune.fr avec Agence France Presse – 11 septembre 2023

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