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À 34 ans, il restaure des antiquités

Bien qu’il n’ait jamais suivi de formation ni reçu d’instructions de ses prédécesseurs, avec sa passion et après de nombreuses années de recherche, Nguyên Khac Duy, 34 ans, est devenu le plus jeune restaurateur d’antiquités en activité dans le delta du Mékong.

Pour Nguyên Khac Duy, les antiquités ont non seulement une valeur économique, mais aussi spirituelle, comme les vases, les tasses et les bols vieux de plusieurs centaines d’années. Le temps les endommage, au grand regret de leurs propriétaires. Alors, il recherche constamment des méthodes pour que les objets puissent traverser les âges car elles présentent une valeur temporelle irremplaçable.

Sa maison, située dans l’allée No12 du 4e arrondissement de la ville de Sa Dec, province de Dông Thap, dans le delta du Mékong, renferme de nombreuses antiquités, en grès, en porcelaine ou encore en faïence. M. Khac Duy a expliqué que, grâce à ses parents antiquaires, il a été en contact avec de nombreuses antiquités depuis son plus jeune âge.

« Au début, j’ai essayé de restaurer des objets disponibles dans ma maison. À mesure que mes compétences se sont améliorées, j’ai commencé à accepter des commandes pour des clients. Ce métier exige non seulement de l’habileté et de la minutie, mais aussi de la persévérance et un sens esthétique », a déclaré Khac Duy.

Préserver les valeurs culturelles

Avant de restaurer un objet ancien, il utilise d’abord une colle spéciale pour combler les défauts et les fissures. Ensuite, il le façonne pour qu’il retrouve sa forme originelle. Après cela, il utilise du papier de verre pour lisser la surface et éliminer les aspérités. La dernière étape consiste à préparer la couleur, à cacher les défauts et à recouvrir l’objet d’une couche de peinture brillante.

« Bien que chaque étape soit simple en apparence, elle demande de la minutie, différentes techniques et beaucoup de temps. C’est pourquoi il faut être passionné pour exercer ce métier. Chaque restauration réussie procure une satisfaction différente et la joie du client me donne encore plus de motivation pour continuer dans cette voie », a-t-il confié.

En plus de la patience, les personnes exerçant cette profession ont besoin de maîtriser de nombreux domaines différents. Ils doivent avoir des connaissances en chimie pour la préparation des peintures, des compétences en sculpture pour remodeler les parties endommagées, un talent artistique pour redessiner des motifs, ainsi que des connaissances archéologiques pour recréer une patine temporelle conforme aux antiquités de la même époque.

« J’ai connu des échecs à plusieurs reprises. Par exemple, lors du mélange des couleurs, il n’est pas possible d’obtenir immédiatement le coloris souhaité en une seule tentative. Il faut parfois essayer des dizaines de fois pour obtenir la nuance la plus proche de l’originale », a-t-il expliqué.

Il a également précisé que le temps nécessaire pour faire un objet variait en fonction de sa valeur et de sa complexité. Certains objets peuvent être restaurés en seulement un jour, tandis que d’autres nécessitent plus d’une semaine de travail. Le salaire qu’il perçoit dépend également de ces facteurs, allant de quelques dizaines de milliers à plusieurs millions de dôngs pour chaque produit restauré.

« J’exerce ce métier par passion et par fierté. Mon travail apporte de la joie aux propriétaires d’antiquités. De plus, je contribue également à préserver les anciennes valeurs culturelles de notre nation », a raconté Khac Duy.

Nguyên Quang Sang, résidant dans le 2e arrondissement de la ville de Sa Dec, a partagé son expérience : « J’ai un service à thé, vieux de plus de cent ans qui m’a été transmis par mes grands-parents. Malheureusement, lors d’un nettoyage, une partie du couvercle de la théière s’est ébréchée. C’est un objet chargé du souvenir de mes grands-parents, donc j’étais vraiment attristé. Heureusement, grâce aux mains expertes de Khac Duy, cet objet a retrouvé son état d’origine, ce qui me remplit de joie ».

Des visiteurs au compte-gouttes

Sa maison était autrefois recommandée comme une destination touristique qui promouvait la richesse culturelle de Sa Dec. Cependant, il admet que lors qu’il travaille dans des lieux bondés, il a du mal à se concentrer. De plus, le processus de polissage de la surface des antiquités génère une grande quantité de poussière fine, ce qui peut avoir des effets néfastes sur la santé des personnes à proximité. C’est pourquoi il a choisi de ne plus accueillir de visiteurs dans sa maison.

Néanmoins, chaque fois qu’un client montre de l’intérêt pour son métier « unique », Khac Duy est toujours disposé à prendre le temps de le recevoir et à répondre de manière approfondie à ses questions. Il souhaite toujours partager les anciennes valeurs culturelles à travers les antiquités.

En ce qui concerne sa philosophie de travail, il a déclaré : « Je suis toujours honnête. Lorsque j’accepte un projet, je préviens souvent les clients que je ne peux restaurer l’objet qu’à environ 80 à 90% de son état d’origine. Et les clients l’acceptent, même si l’objet de retrouve pas exactement son état originel ».

« Khac Duy est dévoué à la recherche et à l’apprentissage, et je suis très heureuse que ses produits soient bien accueillis par tout le monde », a exprimé sa mère Quang Thi Thu Thao.

Par Thao Nguyên – Le courrier du Vietnam – 11 novembre 2023

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