L’ex-ministre de la Santé jugé pour corruption pour des tests Covid
Mercredi, un procès anticorruption s’est ouvert à Hanoï contre 38 personnes, dont l’ancien ministre de la Santé, pour leur rôle dans la distribution de kits de test Covid-19 hors de prix.
Le procès de l’ancien ministre vietnamien de la Santé Nguyen Thanh Long et de 37 autres personnes s’est ouvert mercredi à Hanoï pour leur rôle présumé dans une vaste affaire de corruption portant sur des tests Covid-19.
La justice soupçonne les prévenus d’avoir autorisé, en contrepartie de pots-de-vin, des contrats de plusieurs millions de dollars pour fournir aux hôpitaux et aux populations locales des équipements de test à des prix considérablement gonflés, dans le cadre du scandale Viet A, du nom de l’entreprise semi-privée qui a fabriqué les kits.
Des images diffusées mercredi matin par les médias officiels montraient les accusés, escortés par des policiers en uniforme jusqu’au tribunal de Hanoï. Parmi eux, l’ancien ministre de la Santé Nguyen Thanh Long, accusé d’avoir reçu des pots-de-vin d’une valeur de 2,25 millions de dollars, et l’ancien maire de Hanoï Chu Ngoc Anh, accusé de «violation des règles sur la gestion des biens de l’État».
Au moins 100 fonctionnaires et hommes d’affaires ont été arrêtés à travers le pays en lien avec ce scandale. La justice estime que cette escroquerie a rapporté quelque 172 millions de dollars à Viet A, dont 34 millions auraient été directement été versés à des fonctionnaires. La semaine dernière, le PDG de l’entreprise, Phan Quoc Viet, a été condamné par un tribunal militaire de Hanoï à 25 ans de prison pour abus de pouvoir et violation des règles d’appel d’offres.
Chute du président
Le Vietnam s’est distingué initialement pour sa lutte contre la pandémie. Mais de nombreux cas de corruption ont ensuite été mis au jour en lien avec les mesures sanitaires.
L’année dernière, trois responsables ont été emprisonnés à perpétuité et des dizaines d’autres condamnés à de longues peines de prison pour des pots-de-vin et des cas corruption concernant des rapatriements par avions.
En 2022, l’Assemblée nationale du pays avait destitué Pham Binh Minh et Vu Duc Dam de leurs postes de vice-Premiers ministres. M. Minh était le ministre des Affaires étrangères en charge des vols pour rapatrier les Vietnamiens, tandis que M. Dam était chargé de la gestion de la pandémie de Covid-19 dans le pays.
La purge – menée par le secrétaire général du Parti communiste Nguyen Phu Trong – a également entraîné la chute du président Nguyen Xuan Phuc, qui a «assumé la responsabilité politique» de ces manquements, avait indiqué le comité central du parti à l’époque.
Agence Vietnamienne d’Information – 3 janvier 2024
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