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La Thaïlande courtise la France pour développer les échanges économiques

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Le Premier ministre thaïlandais Srettha Thavisin, en visite à Paris ce lundi, a proposé à la France de devenir son « partenaire dans certains secteurs d’intérêt commun ». Il souhaite ainsi de l’aide pour faire de la Thaïlande une base industrielle de défense et a invité les entreprises françaises à investir dans son pays dans l’automobile, les transports et les énergies propres.

Pour sa première visite bilatérale de Premier ministre en Europe, le chef du gouvernement thaïlandais a choisi la France. Et Srettha Thavisin, au pouvoir depuis l’été dernier, n’est pas passé par quatre chemins pour expliquer les raisons de cette venue dans la capitale.

« J’aimerais voir la France devenir notre partenaire dans certains secteurs d’intérêt commun », a-t-il déclaré à l’Élysée aux côtés d’Emmanuel Macron, ce lundi 11 mars.

Le président français, qui plaide pour une plus grande présence stratégique de la France dans la région allant de l’océan Indien au Pacifique, a souligné de son côté « l’immense potentiel de coopération » des deux pays dans plusieurs secteurs-clé : infrastructures, espace, transports, transition énergétique, défense.

« Les entreprises et investisseurs français souhaitent se mobiliser davantage pour appuyer votre vision et développer les échanges économiques entre nos deux pays. Nous allons soutenir cette dynamique », a-t-il assuré.

Inciter les entreprises françaises à investir

Le souhait de Srettha Thavisin est justement de voir des entreprises françaises investir dans son pays. Il a pour cela rappelé que la Thaïlande est la deuxième économie de l’Asean (l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est), elle-même cinquième économie mondiale.

Le premier ministre thaïlandais a précisé avoir rencontré durant sa visite 22 PDG de grands groupes français dans « l’automobile, l’aviation, l’énergie propre, la mode, le sport, l’hôtellerie et le tourisme afin d’explorer les opportunités d’affaires entre nos deux pays ». Il leur a fait part de ses ambitions, notamment que son pays devienne un « centre régional de production de véhicules électriques ». Il a aussi présenté le « Landbridge », un « projet majeur de logistique visant à réduire les coûts de transport en raccourcissant la connexion entre océans Pacifique et Indien ».

Côté industries de défense, le Premier ministre a plaidé pour « des transferts de technologies pour que la Thaïlande devienne une base de production dans la région ».

Booster les exportations

Le Premier ministre thaïlandais a aussi appelé à la conclusion d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et la Thaïlande en 2025. Pour rappel, ce type d’accord permet l’ouverture réciproque des marchés avec les pays développés et les économies émergentes en accordant un accès préférentiel, comme l’explique le Conseil de l’UE.

« J’espère que la France soutiendra la demande thaïlandaise d’exemption de visas pour la zone Schengen afin de promouvoir davantage d’échanges entre nos deux pays dans le domaine du tourisme », a-t-il également souligné en faisant valoir que les touristes thaïlandais venant en France disposent d’un pouvoir d’achat à « haut niveau ».

Srettha Thavisin a également souhaité « plus de collaboration avec les maisons de luxe et les grands magasins en France pour introduire des produits de mode thaïlandais sur le marché français » et appelé à « promouvoir les films thaïlandais lors du festival de Cannes ».

Il faut dire que l’économie thaïlandaise dépend grandement des exportations. Or, elle a souffert l’année dernière de la baisse de la demande mondiale, dans un contexte marqué par le ralentissement de la Chine, l’un de ses principaux partenaires commerciaux. Si bien que son produit intérieur brut (PIB) a progressé de seulement +1,9% sur l’année, selon le Conseil national de développement économique et social (NESDC), qui tablait sur +2,5%, comme en 2022. L’agence gouvernementale anticipe une croissance comprise entre 2,2% et 3,2% en 2024, en ligne avec l’amélioration attendue de la conjoncture mondiale et le rebond du tourisme.

La Thaïlande en opération séduction auprès des touristes

Destination prisée des touristes, la Thaïlande n’a toutefois pas retrouvé son niveau de touristes d’avant la crise du Covid-19. Le pays a accueilli 28 millions de visiteurs étrangers en 2023, loin des 40 millions constatés en 2019. Les autorités tablent sur 35 millions de touristes en 2024, avec l’objectif d’engranger 55 milliards de dollars, soit plus de 10% du produit intérieur brut. Et a pour cela lancé un programme d’aide financière en cas d’hospitalisation ou de décès.

« Cette campagne a pour but de rassurer les touristes étrangers. La Thaïlande est un endroit sûr et on prend bien soin de tout le monde », a expliqué à l’AFP la ministre du Tourisme et des Sports, Sudawan Wangsuphakijkosol.

Concrètement, ce programme, qui a débuté le 1er janvier et s’étale jusqu’au 31 août, couvre les frais médicaux des touristes jusqu’à 500.000 bahts (13.000 euros). Et les cas de décès à hauteur d’un million de bahts maximum. Les situations provoquées par « la négligence, l’intention, un acte illégal » ou le comportement dangereux d’un touriste ne rentrent par contre pas dans le cadre de l’assurance, a insisté le gouvernement.

Latribune.fr avec Agence France Presse – 11 Mars 2024

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