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La Thaïlande ne classera pas Chiang Mai en zone sinistrée pour préserver le tourisme

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Le gouvernement thaïlandais a confirmé, malgré les critiques, qu’il ne classera pas Chiang Mai en zone sinistrée pour préserver le tourisme.

Au lieu de cela, le gouvernement va allouer plus de fond pour combattre les incendies, une somme plus importante que celle attribuée aux zones classées « sinistrées », mais sans que cela puisse affecter le tourisme.

Le gouvernement a été très critiqué pour avoir refusé de déclarer Chiang Mai zone sinistrée, malgré l’aggravation de la pollution de l’air dans la province.

La qualité de l’air à Chiang Mai a été classée parmi les pires au monde dimanche.

Le Premier ministre Srettha Thavisin a admis que le gouvernement avait décidé de ne pas déclarer Chiang Mai zone sinistrée de peur que cela ne nuise à l’industrie touristique de la province.

Prenant la parole sur X pour défendre la décision du gouvernement, M. Srettha a déclaré qu’il avait écouté les suggestions faites par diverses parties prenantes et qu’il était parvenu à la conclusion que déclarer la province zone sinistrée ferait fuir les visiteurs étrangers.

Cela affectera en particulier, ceux dont les polices d’assurance ne couvrent pas les problèmes survenant lors de voyages dans des zones sinistrées.

Il existe d’autres moyens de lutter contre la pollution de l’air dans la province, et le gouvernement a donc décidé de choisir l’option qui poserait le moins de risques pour les moyens de subsistance de la population, a-t-il déclaré.

Le Premier ministre a également indiqué que le gouvernement avait accordé dimanche des fonds supplémentaires au Département des parcs nationaux, de la faune et de la flore (DNP) pour l’aider à lutter contre les incendies de forêt.

Le gouvernement n’a jamais approuvé un tel budget dans le passé, et le montant approuvé était plus important que les fonds réservés à l’atténuation des catastrophes, a-t-il déclaré.

Les voyagistes soutiennent la décision du gouvernement

Les voyagistes sont d’accord avec la décision du gouvernement, et beaucoup s’opposent à tout projet visant à déclarer la province zone sinistrée, malgré les conséquences sur la santé des habitants.

Panlop Sae Jiew, président du Conseil du tourisme de Chiang Mai, a écrit sur Facebook que plus de 52 000 voyageurs se sont rendus à Chiang Mai entre le 1ᵉʳ et le 16 mars, générant plus d’un milliard de bahts pour l’économie.

« Si la province devait être déclarée zone sinistrée, les visiteurs étrangers cesseraient de venir, ce qui nuirait à l’économie.

Pendant ce temps, la pollution par les poussières fines n’est toujours pas résolue », a-t-il déclaré.

Parmi les visiteurs, certains étaient au courant des niveaux dangereux de pollution, d’autres l’ont découvert en arrivant sur place.

Des niveaux nocifs de polluants PM2,5 ont été signalés dans 42 provinces, les 19 provinces du nord ayant toutes signalé des concentrations élevées de poussières fines.

Mae Hong Son a connu un pic de pollution de l’air en raison des feux de forêt qui ont ravagé la province.

La concentration de PM2.5 a été enregistrée à 294 microgrammes par mètre cube tôt lundi matin, la plus élevée dans le nord.

D’autres solutions peuvent être mises en place

Le nouveau gouvernement mérite d’être félicité pour certaines idées relativement innovantes, comme le fait de faire pression sur le Laos, le Cambodge et le Myanmar pour qu’ils mettent fin aux incendies de forêt et aux points chauds sur leur territoire.

Le gouvernement a également fait la promesse audacieuse de cesser d’importer des produits agricoles fabriqués par des producteurs qui pratiquent le brûlage en plein air.

Cependant, ces idées ne sont que des paroles en l’air.

N’est-il pas absurde de croire que le gouvernement du Myanmar peut ordonner aux agriculteurs de l’État de Shan de cesser de brûler leurs champs ?

Le principal problème, c’est que les dirigeants du Myanmar sont actuellement confrontés à des attaques de groupes rebelles et qu’ils ne contrôlent plus une grande partie du pays.

D’après un éditorial du Bangkok Post, le gouvernement aurait plutôt dû mettre en place des incitations économiques pour s’assurer que les produits agricoles, tels que le riz, le maïs et le sucre, ne proviennent pas de producteurs qui pratiquent le brûlage.

Cette idée est plus réaliste.

En effet, nos pays voisins, Singapour, la Malaisie et l’Indonésie, l’ont essayée il y a près de vingt ans.

Ces pays ont commencé à créer un système en 2003 pour contrôler l’industrie de l’huile de palme et nettoyer la chaîne d’approvisionnement.

Cette initiative fait suite aux incendies massifs provoqués par les pratiques de brûlis dans les plantations d’huile de palme à travers l’Indonésie à la fin des années 1990.

Ces pays et entreprises ont collaboré avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement afin de créer une chaîne d’approvisionnement propre qui récompense l’agriculture durable et pénalise le brûlage à l’air libre.

Bien que ces solutions n’aient pas été une panacée, elles ont au moins signalé l’intention d’initier des solutions à plus long terme au problème.

Ainsi, au lieu de courir après les pyromanes et les agriculteurs irresponsables, il serait temps que le Premier ministre Srettha, qui se présente fièrement comme un « vendeur », utilise son savoir-faire économique pour concevoir une solution plus lumineuse au problème des émissions de PM2,5 qui assombrit le ciel.

Toutelathailande.fr avec The Bangkok Post – 19 mars 2024 

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