La sortie du Cambodge de la liste des pays les moins avancés

Le gouvernement cambodgien et le Comité des politiques de développement des Nations Unies se sont fixés pour objectif de faire sortir le pays du groupe des pays les moins avancés (PMA) d’ici 2027.

Le 21 mars 2024, Sereyvath, expert en économie à l’Académie royale du Cambodge, s’est exprimé lors d’une table ronde sur « la sortie du Cambodge des pays les moins développés » organisée par le Centre de développement cambodgien.

Selon lui, sortir le Cambodge des pays en voie de développement aiderait le pays à gagner en indépendance et contribuerait à la croissance économique, en particulier en soutenant le développement du secteur agricole et des ressources humaines.

« Une fois que le Cambodge aura abandonné son statut de pays le moins développé pour être considéré comme un pays développé, le secteur agricole bénéficiera de ce changement de statut car nous bénéficierons du SPG+ (système de préférences généralisées) de l’Union européenne, et nous exporterons des produits agricoles composés d’au moins 50% de matières premières locales »

Comment ce classement est-il établi ? 

Le classement des pays les moins développés établi par les Nations Unies est déterminé par trois critères : 

• le revenu national brut (RNB) par habitant
• l’indice des actifs humains (IAH) 
• et l’indice de vulnérabilité économique et environnementale (IVE)

Cette liste comprend actuellement 45 pays. Le Bangladesh, le Laos et le Népal devraient la quitter en 2026, tandis que le Bhoutan en a été retiré en décembre 2023.

L’économie cambodgienne ces dernières années

Ces dernières années, le Cambodge a connu une importante croissance économique d’environ 7 %, malgré la pandémie qui a fortement affecté le pays.

Par le passé, le Cambodge a bénéficié des tarifs EBA (Everything But Arms) accès en franchise de droits de douane et sans quota dans l’Union européenne, ainsi que du SPG des États-Unis pour stimuler ses exportations.

Stratégie du gouvernement Cambodgien

Dans le cadre de son septième mandat, le gouvernement se concentre sur le développement des ressources humaines afin de former 1,5 million de travailleurs qualifiés au cours des cinq prochaines années. Selon les économistes, il s’agit d’une stratégie cruciale pour sortir le Cambodge de la pauvreté.

De plus, les taxes n’empêchent pas les commerçants d’exporter leurs marchandises. Par conséquent, le retrait de l’EBA ne signifie pas la fermeture des usines cambodgiennes mais doit inciter les commerçants à innover davantage dans la production et l’exportation.

Dans le futur

En général, la réputation internationale du Cambodge devrait s’améliorer considérablement à la suite de sa sortie de la liste des pays les moins développés.

Cette décision devrait créer un climat favorable pour l’investissement. De plus, on s’attend à ce que le Cambodge voit une augmentation des investissements directs étrangers, ce qui renforcera encore ses perspectives de croissance économique.

Cependant, ce changement de statut pourrait également avoir des conséquences négatives, telles que la perte de soutien du commerce international : comme la réduction des subventions et du cofinancement de la part des partenaires, ainsi que l’accès limité à l’aide au développement de ces partenaires.

Entre-temps, il est impératif pour le Cambodge de renforcer des secteurs majeurs tels que l’industrie et le tourisme pour permettre une émergence fluide et robuste de la catégorie des pays les moins développés.

Comme l’a souligné Sereyvath : «  le Cambodge dispose de nombreux sites naturels propices à l’écotourisme qui doivent être promus tandis que le secteur du tourisme mondial est stagnant, offrant ainsi au Cambodge le temps nécessaire pour examiner et développer des approches touristiques supplémentaires. »

Lepetitjournal.com – 27 mars 2024