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Les dépouilles de six soldats morts à Diên Biên Phu rapatriées en France

À quelques jours du 70e anniversaire de la bataille de Diên Biên Phu, qui a scellé le déclin de la présence française au Vietnam, les dépouilles de six soldats viennent d’être rapatriées en France. Après des analyses, elles seront inhumées au mémorial des guerres d’Indochine de Fréjus.

Les corps ont été rendus à leur patrie, arrivés au petit matin le 11 avril par avion de ligne, avant de recevoir les honneurs militaires à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Près de 70 ans après, ils reviennent de cette longue bataille de Diên Biên Phu, qui aura été l’un des points culminants des guerres de décolonisation.

Sur ce site historique à l’est d’Hanoï, proche de la frontière du Laos, plus de 2000 soldats français et près de 8000 soldats vietnamiens ont perdu la vie. Les dépouilles qui viennent d’être rapatriées ne seront pas immédiatement inhumées au mémorial des guerres d’Indochine de Fréjus, puisqu’elles ont d’abord été envoyées au laboratoire d’anthropologie bioculturelle d’Aix Marseille, pour recherches ADN.

Ces recherches peuvent aboutir notamment parce que deux insignes du 4e régiment de tirailleurs marocains ont également été trouvés sur place. Ils appartiennent à des officiers ou sous-officiers de cette unité. De leur côté, les Vietnamiens ont déjà réalisé une recherche ADN sommaire. « C’était une ADN européenne », explique Frédéric Pécout, archéologue à l’INRAP. « Et il n’y avait qu’un seul bataillon du 4e RTM. Donc on va diminuer d’autant plus le champ de recherches avec les familles. »

Des travaux importants pour les familles et pour l’Histoire

Ces travaux d’identification sont en tous cas très importants pour les familles, même 70 ans après, assure Serge Barcellini, le président du Souvenir Français. « Au moment où l’on a annoncé que des corps risquaient d’être retrouvés dans les travaux, on a eu des dizaines de familles qui nous ont écrit pour nous dire : « Mon père, on ne l’a jamais retrouvé », etc. Quand on n’a pas retrouvé le corps, on fait difficilement le deuil. »

C’est d’ailleurs la même chose côté vietnamien, précise Frédéric Pécout : « Ils ont une pression des familles qui identifient même parfois les tombes anonymes avec des voyants, pour marquer le nom et même mettre une photo sur ces tombes-là. L’intérêt, c’est vraiment de travailler avec les Vietnamiens sur ce sujet. Si l’on est capable de montrer que dans nos fosses communes, il y a les leurs aussi, on peut faire de Diên Biên Phu une grande zone archéologique. »

Frédéric Pécout et Serge Barcellini, qui rentrent tous deux du Vietnam, savent que les prochains travaux d’agrandissement de l’aéroport de Diên Biên Phu vont mettre à jour de nouvelles dépouilles des deux camps.

Radio France Inter – 2 mai 2024

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