Infos Viêt Nam

Au Vietnam, To Lam désigné chef du Parti communiste après la mort de Nguyen Phu Trong

Print Friendly, PDF & Email

Le secrétaire général du Parti communiste vietnamien est le principal dirigeant du pays, présidant l’Assemblée nationale et assumant les fonctions de premier ministre.

Le président vietnamien, To Lam, a été désigné, samedi 3 août, chef du Parti communiste au pouvoir, deux semaines après le décès à 80 ans de son prédécesseur, Nguyen Phu Trong, dont le mandat devait s’achever en 2026.

Au Vietnam, le secrétaire général du Parti communiste est le principal dirigeant du pays. Outre son rôle au sein du parti unique, il préside l’Assemblée nationale et assume les fonctions de premier ministre. « C’est un grand honneur », a réagi To Lam, affirmant que sa nomination à la tête du parti répondait à un « besoin urgent ».

Dans la région, le président chinois, Xi Jinping, l’a déjà félicité, selon la télévision d’Etat CCTV.

Agé de 67 ans, To Lam n’a pas précisé s’il abandonnerait la présidence du pays ou s’il continuerait à exercer cette fonction essentiellement protocolaire. Son prédécesseur, Nguyen Phu Trong, dont le mandat devait s’achever en 2026, a dirigé le Parti communiste vietnamien (PCV) de 2011 jusqu’à la veille de sa mort, devenant l’une des figures les plus importantes de l’histoire récente du pays. Il a notamment conduit une vaste campagne anticorruption qui a ébranlé le parti, la police, l’armée et les milieux d’affaires.

« Je continuerai à accélérer la lutte anticorruption, qui que soit la personne visée », a assuré samedi To Lam. « Nous avons gagné la confiance du peuple et de nos amis internationaux dans notre combat », a-t-il souligné.

Surveillance accrue

Né en 1957 dans la province de Hung Yen, dans le Nord communiste, par opposition au Sud proaméricain qui existait à l’époque, To Lam est un pur produit du ministère de la sécurité publique, qu’il a intégré après des études à l’académie de police. Il en devient le chef en 2016, quelques années après avoir intégré le bureau politique du PCV, en 2011.

Sous To Lam, les dissidents ont fait l’objet d’une surveillance accrue de la part des autorités, accusées d’avoir arrêté et détenu arbitrairement des journalistes, des écologistes ou des défenseurs des droits humains.

Au même moment, l’opération « brasier ardent » a conduit à traduire en justice des milliers de personnes pour fraude et corruption et a révélé plusieurs scandales financiers d’ampleur qui ont choqué l’opinion. Cette opération a provoqué des bouleversements spectaculaires à l’échelle du pays habitué à des tractations en coulisses donnant une image de stabilité appréciée des investisseurs étrangers.

To Lam a par la suite accédé à la présidence du pays en mai, une fonction élevée mais essentiellement protocolaire, non sans s’être assuré d’avoir nommé un proche pour le remplacer à la tête de la police.

Sous couvert de lutte anticorruption, To Lam a manœuvré pendant des années pour écarter ses rivaux de la course à la succession de Nguyen Phu Trong. Son ascension à la tête du pays n’aura connu qu’un seul accroc public.

En 2021, un scandale a éclaté après la diffusion d’une vidéo le montrant en train de manger un steak incrusté de paillettes d’or à plusieurs centaines d’euros, dans un restaurant branché de Londres, après avoir visité la tombe de Karl Marx.

Un vendeur de nouilles qui a parodié le clip a été condamné par la suite à plusieurs années de prison, en dépit de l’appel des groupes de défense des droits humains à abandonner les accusations.

Le Monde avec Agence France Presse – 3 août 2024

En poursuivant la visite de ce site, vous acceptez l’utilisation de traceurs (cookies) vous permettant juste d'optimiser techniquement votre navigation. Plus d’informations

En poursuivant la visite de ce site, vous acceptez l’utilisation de traceurs (cookies) vous permettant d'optimiser techniquement votre navigation. Aucune information sur votre utilisation de ce site ne sera partagée auprès de quelconques médias sociaux, de sociétés commerciales ou d'agences de publicité et d'analyse. Cliquer sur le bouton "Accepter", équivaut à votre consentement.

Fermer