Après sa dissolution, le parti thaïlandais Move Forward renaît en Parti du peuple
« Notre mission est de préparer un gouvernement de changement pour les élections de 2027 », a annoncé Natthaphong Ruengpanyawut, le leader de ce nouveau parti d’opposition.
Un nouveau nom et un nouveau leader pour aller, une fois encore, de l’avant. Après avoir été officiellement dissous par la justice mercredi 7 août, Move Forward, le principal parti d’opposition thaïlandais a annoncé vendredi la création d’une nouvelle entité baptisée Parti du peuple en vue de prochaines échéances électorales.
La formation politique s’est choisie pour figure de proue le député Natthaphong Ruengpanyawut. « J’ai été élu pour devenir le chef du parti, a déclaré ce dernier, lors d’une conférence de presse à Bangkok. Notre mission est de préparer un gouvernement de changement pour les élections de 2027. »
Deux jours plus tôt, Pita Limjaroenrat, le leader de Move Forward, avait en effet été frappé d’inéligibilité pour dix ans par la Cour constitutionnelle thaïlandaise, au même titre que dix autres dirigeants du parti. Les juges, qui ont voté cette sanction à l’unanimité, leur ont reproché d’avoir voulu déstabiliser la monarchie. Les Nations unies, les Etats-Unis et les groupes de défense des droits humains ont dénoncé une décision qui compromet le pluralisme politique au détriment du camp prodémocratie.
Même couleur, mêmes objectifs
Le Parti du peuple conserve la couleur orange de son prédécesseur ainsi qu’un logo triangulaire similaire. « Nous aimerons être un parti du peuple, pour le peuple, qui puisse faire avancer la Thaïlande pour que le peuple accède au pouvoir », a scandé le porte-parole du nouveau parti, Parit Wacharasindhu.
Une volonté inscrite dans la lignée de celle de Move Forward. Le parti avait remporté les élections législatives de 2023 sur la base d’un programme de rupture vis-à-vis de la monarchie, de l’armée et des conglomérats, qu’il accusait de faire stagner le pays. Son leader, Pita Limjaroenrat, n’a cependant jamais pu accéder au poste de premier ministre en raison de l’opposition du bloc conservateur. Ce dernier estimait que le mouvement était allé trop loin en proposant de réformer la loi de lèse-majesté, inscrite dans le code pénal du pays.
Le Monde avec Agence France Presse – 9 août 2024
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