International de la ville d’Ajaccio : la Thaïlande, l’autre pays de la pétanque
Dans ce pays, c’est l’une des disciplines les plus populaires derrière la boxe. Elle est d’ailleurs fortement soutenue par le gouvernement qui ne lésine pas sur les moyens pour fabriquer des champions.
Parmi les nombreuses curiosités cette année, il y a une équipe, arborant fièrement sa tunique arc-en-ciel, qui n’est pas passée inaperçue sur les terrains. Il s’agit de la triplette thaïlandaise, championne du monde en titre, présente pour la première fois en Corse, après un crochet par Ile-Rousse, le week-end dernier. Plus qu’un sport, la pétanque au » pays du sourire » est une véritable institution, depuis les années cinquante.
» La reine mère Sirikit Kitiyakara est tombée sous le charme de ce sport, lorsqu’elle poursuivait ses études d’infirmière en Suisse, elle a initié ses proches à son retour en Thaïlande en prônant ses vertus pour la santé et son coût modique et la passion s’est diffusée ensuite dans tout le pays, » explique Lamlert Suphonnart, membre de la fédération thaïlandaise et surtout vice-présidente de la FIPJP (fédération internationale de pétanque et jeu provençal) dirigée par le Français Claude Azema.
Le soutien de la monarchie
» Aujourd’hui, c’est devenu un phénomène culturel et sportif (ndlr : c’est le deuxième sport le plus pratiqué en Thaïlande avec le football, après la boxe) avec un réel impact éducatif et social auprès de toutes les couches de la population. C’est aussi un lien fort entre les générations et les communautés qui favorise l’inclusion et la mixité. La pétanque est intégrée aux programmes scolaires dès le plus jeune âge mais aussi aux entraînements militaires, à raison de plusieurs heures par jour. Le gouvernement et la monarchie encouragent très fortement le développement de la discipline. C’est un soutien indispensable et cette implication royale explique aujourd’hui l’engagement de la police et l’armée, réputés fidèles à la monarchie, qui emploient la plupart des champions, dans des conditions suffisamment souples pour les laisser s’entraîner et participer aux tournois. La perspective d’un travail stable offre un surplus de motivation aux très nombreux aspirants, » poursuit-elle. Pour jouer au plus haut niveau… Il faut donc travailler et impossible d’échapper à cette règle.
Dans la Royale Thaï Air Force
Rigueur et discipline sont ainsi au programme quotidien dans ces usines à champions, présentes dans toutes les strates des fonctions d’Etat et dont les femmes, plusieurs fois titrées au niveau mondial elles aussi, font également partie intégrante.
Nos quatre joueurs présents à Ajaccio n’y dérogent pas. Sarawut Striboonpeng, le plus connu et triple champion du monde (il est aussi ambassadeur MS pétanque chez lui) travaille dans la Royale Thaï Air Force, que Ratchata Khamdee, la star montante du pays, rejoindra à la fin de ses études. Supan Thongphoo, le plus ancien, occupe un poste dans l’armée de terre et le quatrième larron Tanawan Toosewha est policier. Tous ont ce point commun qui les caractérise, à savoir une incroyable humilité.
Sourire… Précision et efficacité !
Mais que l’on ne s’y trompe pas, derrière leur très large sourire (l’apanage du pays), se cache une redoutable machine de guerre parfaitement huilée et dont l’efficacité et la précision dans le geste sont chirurgicales. « Comme en France, la sélection est un vrai casse-tête tant nos provinces regorgent de talents. Ils sont très nombreux à pouvoir prétendre intégrer ce dernier carré, nous sommes donc tranquilles de ce côté-là, pour de très nombreuses années, » affirme fièrement Lamlert Suphonnart. Le quatuor doré défendra son titre mondial à Dijon en décembre prochain. En attendant, brillera-t-il sur le central de la place Miot ? Sauf surprise de taille hier, réponse ce soir sur les coups de 18 heures.
Par Florent Selvini – Corse Matin – 29 septembre 2024
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