La Thaïlande, une plaque tournante industrielle méconnue pour l’industrie automobile
La Thaïlande est aux portes du top 10 des pays producteurs d’automobiles, malgré l’absence de constructeur national.
On la surnomme le «Detroit asiatique », en référence à la ville du Michigan, mère du trio Ford, General Motors et Chrysler (Stellantis).
Si la Thaïlande, la deuxième économie d’Asie du Sud-Est, n’a pas vu naître de grand groupe automobile, elle est devenue le centre de production régional : 2,5 millions de véhicules sortent chaque année d’une vingtaine d’usines, grâce notamment à la présence des japonais Toyota, Honda et Isuzu.
La Thaïlande, onzième producteur mondial du secteur, ne compte pas rater le virage de l’électrique. Son objectif : produire 30% de véhicules électriques en 2030. Le gouvernement a sorti le chéquier pour séduire les investisseurs étrangers, majoritairement chinois : Neta, Great Wall Motors, Chang’an Automobile, Hozon New Energy Automobile, GAC Aion et même BYD. Ce dernier, leader du marché thaïlandais, a inauguré en juillet une usine capable de fabriquer 150 000 véhicules par an et promet 10 000 emplois. La rumeur veut que le pays courtise aussi Tesla.
Si tout n’est pas rose -population ouvrière vieillissante, hausse des prix de l’énergie, constructeurs japonais en difficulté qui vont fermer des sites -, ces investissements permettent à la Thaïlande de se projeter économiquement et d’attirer des fournisseurs. Selon la banque locale Krungsri, le pays compte près de 750 équipementiers de rang 1 nationaux (Thai Summit Auto Parts, Sammitr Autopart, Thai Auto Pressparts) et mondiaux (Bosch, ZF, Michelin, Continental), et le double de sous-traitants mineurs. En juillet, le franco-allemand Forvia y a inauguré une usine de sièges. Au début de l’année, le chinois Svolt a démarré l’assemblage de batteries et BMW prévoit de faire de même en 2025. Seul bémol : l’absence d’un solide projet de gigafactory.
L’usine nouvelle – 2 novembre 2024