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Birmanie : dans les usines secrètes du cybercrime

Dans ces usines secrètes tenues par les triades chinoises, des milliers d’hommes et de femmes sont contraints de pratiquer l’arnaque en ligne.

Aïda ne veut pas montrer son visage. Terrifiée à l’idée qu’« ils » la retrouvent, ici, à Bangkok. Dans cette petite chambre carrelée et sans climatisation où elle se terre depuis plusieurs mois. Depuis sa sortie de l’enfer, la jeune Éthiopienne de 29 ans vit dans la clandestinité. Elle a repris du poids et se laisse pousser les cheveux, qu’elle avait rasés « là-bas ».

Malgré la peur, la honte et le désarroi, elle a accepté de nous parler. Elle veut que le monde sache ce qui arrive dans la jungle birmane et les usines secrètes de cyberfraude où elle vient de passer un an. Des territoires de non-droit où des mafias chinoises retiennent prisonniers des dizaines de milliers d’hommes et de femmes, dont de nombreux Africains, forcés d’arnaquer en ligne des victimes européennes, américaines ou asiatiques. Au cours de notre enquête, plusieurs de nos sources et contacts ont ­disparu. Ont-ils été torturés voire tués par leurs geôliers ?

Automne 2022. À 27 ans, l’Éthiopienne cherche à ­quitter sa terre natale. La minorité ethnique dont elle est issue, les Amharas, est victime d’une répression ­sanglante dans le nord du pays. Le taux de chômage des jeunes dans les centres urbains dépasse les 30 %. Ce n’est pas son diplôme de sociologie, obtenu à ­l’université ­d’Addis-Abeba, qui va l’aider. Alors, quand un cousin lui propose de la mettre en relation avec des recruteurs étrangers, elle saute sur l’occasion.

Après des entretiens sur l’application Telegram avec une certaine « miss Julia », une Sino-­Laotienne, Aïda se voit proposer un emploi « dans le marketing » à Bangkok, pour un salaire compris entre 1 100 et 4 800 euros par mois, selon ses ­performances. « On m’a juste demandé si j’étais diplômée, si je parlais bien anglais et si je savais me servir d’un ordinateur. » Miss Julia reste vague sur les produits vendus par la compagnie, évoquant les cryptomonnaies : « Je ne comprenais pas tout, mais je me suis dit que les choses s’éclairciraient sur place. L’entreprise avait un joli site Internet et me semblait sérieuse. »

Le billet d’avion est pris en charge par ses nouveaux employeurs. Aïda, folle de joie, part ­travailler à l’autre bout du monde. Sans le savoir, elle vient d’être recrutée par l’une des plus impitoyables mafias chinoises qui voit dans cette jeunesse africaine éduquée et sans perspective la proie idéale pour ses opérations illégales en Asie du Sud-Est. À l’arrivée, changement d’ambiance. Comme elle n’a pas de visa, la jeune fille doit patienter à l’intérieur de la zone d’immigration. Une personne qui a accès à cet espace hautement restreint, « sans doute un policier » selon Aïda, vient la chercher et l’aide à passer les contrôles.

Mauvais pressentiment

Un van ­l’attend à la sortie de l’aéroport. « On m’a dit que l’entreprise avait tellement de succès qu’il y avait maintenant des bureaux à l’extérieur de Bangkok. » Très vite, Aïda a un mauvais pressentiment : « Mon accompagnatrice me demandait des selfies toutes les dix minutes. Le chauffeur m’annonce qu’on va devoir passer la nuit à un endroit, puis finalement repart vers les checkpoints où les policiers ont déjà ma photo. » Au bout de six heures de route, elle arrive à Mae Sot, ville-frontière entre la Thaïlande et la Birmanie.

Quelques heures plus tard, au petit matin, des hommes viennent la récupérer. Trois compatriotes éthiopiens sont du voyage, ainsi qu’une jeune Russe, blonde et mince. Ils empruntent un chemin de latérite dans les broussailles, puis montent dans une barque pour traverser la rivière Moei : « Je vais mettre plus d’un mois à comprendre que je ne suis pas en Thaïlande, mais en Birmanie ! s’exclame-t-elle. À l’époque je ne fais pas la différence entre Chinois, Birmans ou Thaïlandais. »

Sur l’autre rive, se dressent les complexes de Shwe Kokko et de KK Park, usines à fraudes tenues par des mafias chinoises liées à la triade 14K, basée à Hongkong. Plusieurs casinos imposants éclairés aux néons multicolores, des restaurants et des alignements d’immeubles anonymes, entièrement affectés à la fraude en ligne. Le seul accès par la route se fait par la ville de Myawaddy, en ­Birmanie. Côté thaïlandais, les points d’embarquement sont protégés par d’épaisses murailles, d’où entrent et sortent régulièrement de grosses cylindrées aux vitres teintées. Les autres visiteurs sont éconduits avec rudesse. Nous serons autorisés à pénétrer quelques instants sous prétexte de discuter avec des moines bouddhistes venus bénir des bâtiments.

Les mafias profitent du chaos birman

Sur la rive birmane, des hommes lourdement armés montent la garde : la Border Guard Force, l’un des groupuscules engagés dans la guerre civile qui redouble depuis le coup d’État de février 2021. Ils servent de milice et de garde rapprochée aux maîtres des lieux chinois. Leur chef, Saw Chit Thu, a été sanctionné au mois d’octobre 2024 par le Conseil de l’Europe pour « implication dans des opérations de fraude en ligne » et « trafic de drogues et d’êtres humains ». Le chaos qui règne aujourd’hui en Birmanie, où aucune institution n’a de contrôle sur les zones frontières, permet aux groupes armés de passer directement des accords avec les mafias. Les criminels peuvent y agir en parfaite impunité.

Dès leur arrivée, Aïda et ses compagnons se voient attribuer ­plusieurs téléphones et une place devant un ordinateur. « Il fallait se créer un faux profil sur les réseaux sociaux, explique Aïda. Quelqu’un avec une bonne situation, de préférence dans les nouvelles technologies, mais malheureuse. Moi, j’étais une femme d’affaires ukrainienne vivant à Londres, une célibataire, accablée par la guerre dans mon pays. » Son amie Dani, une Éthiopienne originaire de la région du Tigré, réfugiée dans le même immeuble à Bangkok, renchérit : « Moi, j’étais une Singapourienne divorcée, amoureuse des chiens. Ça marche bien, les animaux de compagnie pour créer des liens. Et il y a beaucoup de vidéos disponibles en ligne. » Dani et Aïda se sont croisées à Shwe Kokko. Mais elles ne travaillaient pas pour le même groupe et avaient interdiction de se parler. Une pléthore de bandes criminelles distinctes opèrent sur place avec des modes opératoires différents.

Rivées à leurs écrans dix-huit heures par jour, les arnaqueuses écument les sites de rencontre comme Bumble ou Ashley Madison. « Pas Tinder, il n’y a que des losers », précise Dani. Cibles prioritaires, ceux destinés aux retraités, mais aussi des applications comme ­Instagram, Linkedin ou Duolinguo. « Je travaillais pour l’Angleterre, la France, l’Allemagne, relate Aïda. Je commençais vers 16 heures et finissais dans la matinée du lendemain. Juste le temps de dormir cinq, six heures et de reprendre. »

 On discute beaucoup. On envoie des photos. Il faut les faire tomber amoureux très vite 

Aïda

À bout de forces, certains font un somme directement sous la table d’ordinateur. Les scripts et les méthodes sont standardisés pour une optimisation du temps en ligne. « Dès le premier contact, on doit connaître le nom, l’âge, la situation personnelle, le nombre d’enfants, la profession et avoir une estimation des revenus, explique Aïda. Puis la relation s’engage. On discute beaucoup. On envoie des photos. Il faut les faire tomber amoureux très vite ou au moins les encourager à nous confier des secrets. Nos employeurs nous apprennent à jouer sur les blessures psychologiques, les divorces récents, les brouilles avec les enfants, les complexes physiques. »

Chaque groupe comporte un « documentaliste », un agent dont le rôle est de trouver rapidement des images de restaurants en vogue dans les villes européennes, de fournir une mise à jour en temps réel de la météo à Londres, Paris ou New York, pour que les photos correspondent. Dans le groupe d’Aïda, c’est un Malaisien qui occupe cette fonction, il sert aussi d’interprète aux patrons chinois. « En réalité, c’est un espion, il écrit des rapports sur nous, ce qu’on fait, ce qu’on se raconte. On ne doit rien dire à personne sur les conditions de vie et de travail. Il est interdit de prendre des photos. » À chaque fois qu’elle évoque cet homme, Aïda regarde par-dessus son épaule, terrifiée.

La jeune Russe arrivée en même temps qu’elle, Varya, travaille pour tout l’étage comme mannequin. Elle prête son visage à des dizaines de profils et prend les appels vidéo exigés par les amoureux transis. La plupart des filles qui occupent ce poste de modèle sont russes ou ukrainiennes. « Elles doivent répondre à des dizaines d’appels par jour avec quelques instants seulement pour prendre connaissance des discussions précédentes, explique Aïda. Il faut une mémoire photographique, elles n’ont pas le droit à l’erreur. »

Varya devient une amie proche, mais leurs conversations sont placées sous haute surveillance. Les progrès récents de l’intelligence artificielle permettent l’usage de « deepfakes », des personnages de synthèse créés à partir de photos trouvées sur de vrais profils, mais ils ont encore des défauts, « la couleur de peau est difficile à harmoniser », estime Dani. Varya est aujourd’hui à Dubaï, où d’autres opérateurs chinois sont implantés.

Les cryptomonnaies au coeur de l’arnaque

« Une règle d’or : ne jamais demander d’argent, explique Aïda. On montre des signes extérieurs de richesse, on laisse entendre que nos investissements en ­cryptomonnaie marchent bien. On suggère qu’on peut les aider à investir. Ce sont eux qui, au bout d’un moment, nous demandent des tuyaux. On leur envoie un lien et la procédure s’enclenche. »

Pas d’héritage à récupérer, pas de valise de billets, aucun des récits rocambolesques utilisés par les réseaux de « brouteurs » d’Afrique de l’Ouest. Les scripts chinois sont sobres, s’adaptent aux contextes culturels et aux besoins affectifs des ­victimes : histoire d’amour, d’amitié ou relation ­professionnelle valorisante. Les seules constantes sont l’utilisation de ­cryptomonnaies, essentiellement l’USDT, adossé au ­dollar, et la technique de l’« ­engraissage du porc », ­pratiquée dans les paris truqués pendant les matchs de boxe thaïe, qui consiste à gagner la confiance de sa victime en lui permettant de reprendre sa mise ­plusieurs fois avant de l’estoquer.

Xavier C., homme d’affaires d’une quarantaine ­d’années basé entre la France et l’Espagne, en a fait les frais. En 2022, il commence à s’intéresser aux ­cryptomonnaies, publie quelques messages inspirés sur Instagram et ­clique sur une publicité pour une société de minage de ­bitcoins : plus on investit, plus le minage est rapide et plus les gains peuvent s’accroître. Il se contente de prendre quelques informations et en reste là, mais les escrocs l’ont déjà hameçonné.

« Lorsque vous êtes connecté, ils savent combien vous avez sur le compte, ils savent que vous allez rejouer »

Quelques jours plus tard, il est contacté sur Instagram par une femme à Londres, spécialiste des cryptomonnaies, avec un nombre important d’abonnés. Il est flatté. « Elle flirte un peu au début mais très vite, voyant que je n’étais pas intéressé, ça devient amical et professionnel, elle dit qu’elle a ­remarqué mes publications. » Elle lui laisse entendre qu’elle investit un peu dans le minage, pas grand-chose, mais au cas où, si ça l’intéresse… et lui transmet un lien. Xavier se connecte et place d’abord 500 euros. « Au bout d’une semaine, je retire mon argent avec les intérêts, 1 000 euros. Je me dis que ça vaut le coup. »

La deuxième fois, quelques semaines plus tard, il place 5 000 euros, et en retire 10 000 quelques jours après. « Lorsque vous êtes connecté, ils savent combien vous avez sur le compte, ils savent que vous allez rejouer. » La troisième fois, il place la totalité des liquidités du compte, 50 000 euros. « Et là, silence radio, vous n’avez plus accès à rien. » Xavier hésite à déposer une plainte. Il a construit sa carrière sur une image d’investisseur avisé. Non seulement il est embarrassé d’avouer qu’il s’est fait berner, mais « cela pourrait porter atteinte à ma réputation professionnelle ».

« La honte est un facteur qui empêche un certain nombre de victimes de porter plainte », estime le colonel Hervé Pétry, de l’Unité nationale cyber de la gendarmerie. L’enquête confirmera la responsabilité d’un réseau chinois. Difficiles à calculer, les pertes financières imputées à l’activité de ces réseaux sont évaluées à une trentaine de milliards d’euros par an depuis 2020, selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC). Certains y perdent les économies d’une vie. Plusieurs suicides en lien avec ces arnaques ont eu lieu en France.

Aux employés modèles, les patrons chinois offrent du vin, des cigarettes ou des virées dans les bordels du complexe, où officient des prostituées thaïlandaises, philippines ou ­vietnamiennes, parfois mineures (l’association contre le trafic d’êtres humains Blue Dragon ­Children’s ­Foundation a exfiltré de ces établissements une dizaine de jeunes filles âgées de 13 à 17 ans au cours de ­l’année 2024).

 Quand ils tabassent quelqu’un, ils mettent la musique à fond pour qu’on n’entende pas les cris 

Aïda

Lorsqu’un employé fait une belle prise, des « cérémonies du gong », accompagnées de chants joyeux font connaître à tout l’étage les montants des sommes détournées et le nom de l’« ­arnaqueur ». Mais, pour les récalcitrants ou les incompétents de la fraude, les punitions sont sévères. « D’abord, on est privé de nourriture, puis parfois battu avec des barres de fer, brûlé ou électrocuté. Quand ils tabassent quelqu’un, ils mettent la musique à fond pour qu’on n’entende pas les cris. Quand des collègues disparaissent, il ne faut surtout pas poser de questions », lâche Aïda d’une voix blanche.

Des corps gonflés par les ecchymoses, couverts de brûlures de cigarette, secoués de décharges électriques… des centaines de ­photos et de vidéos attestent de ces tortures. Dans un appel au secours envoyé à une ONG en février 2024, la Marocaine Meriem S., 28 ans, en larmes, affirme que deux jeunes femmes chinoises ont été assassinées dans une chambre voisine, leurs corps « sortis dans des sacs en plastique, comme des déchets […]. J’enregistre cette vidéo car je pense qu’il ne me reste pas beaucoup de temps. Ils peuvent venir me tuer à tout moment. Je veux que la planète sache ce qu’il se passe ici, les tortures, les viols, les assassinats… » sanglote-t-elle.

« Mais ils peuvent donc nous torturer et nous tuer comme ils veulent ? Aidez-nous ! »

« Les Chinois sont ceux qui sont punis le plus durement, pour servir d’exemple, estime Aïda. Quand j’ai vu comment ils traitaient leurs propres concitoyens, j’ai complètement abandonné l’idée d’en ­sortir vivante. » Le consulat d’Ouganda à Bangkok est parvenu à faire s’échapper une vingtaine de ses ressortissants en mars 2024, mais demeure à la recherche de centaines de disparus. Plusieurs rescapés font état de trafic d’organes.

Certaines tortures consistent à faire des pompes ou à rester de longues heures immobile sous un soleil de plomb, par des températures qui dépassent les 40 °C. Au péril de sa vie, un jeune Vietnamien de 21 ans nous a fait parvenir des photos de ces pratiques. Ses derniers mots datent du 10 ­janvier : « Mais ils peuvent donc nous torturer et nous tuer comme ils veulent ? Est-ce qu’on ne peut pas contacter le président Xi Jinping et lui dire ce qu’il se passe ici ? Aidez-nous ! »

Depuis, il n’a plus donné signe de vie. À ceux qui osent exprimer leur volonté de partir, les mafieux opposent qu’ils ont dû payer leur billet d’avion, leur électricité, leur nourriture… et exigent une rançon d’environ 10 000 euros. Les patrons ont aussi mis en place un système d’amendes absurde : « C’est 1 300 euros si vous oubliez quelque chose sur votre table, 3 000 euros si vous êtes accusé d’avoir répandu des rumeurs ­négatives sur le ­travail. Uniquement pour justifier qu’ils ne vous verseront jamais un centime », précise Aïda. La pharmacie pratique des tarifs prohibitifs : 30 euros la plaquette de paracétamol, 50 euros une solution d’eau saline. Tout passage à la clinique entraîne des frais exorbitants. Lorsqu’un employé ne travaille pas bien, il peut être revendu à une autre compagnie du complexe, comme un esclave.

Certaines ambassades commanditent parfois des opérations de sauvetage en faisant pression sur les mafieux ou les hommes d’affaires avec qui ils sont en cheville. Aïda s’est greffée à une intervention « inespérée » de l’ambassade des Philippines, qui a fait sortir une de ses ressortissantes, gravement malade. Meriem aura la chance de s’enfuir quelques semaines après avoir enregistré son appel au secours, lors d’une opération mouvementée, grâce aux négociations d’intermédiaires mandatés par l’ambassade du Maroc et sa famille. Des hommes en armes finissent par la déposer au bord de la rivière, côté thaïlandais. Maigre, désorientée, mais vivante.

Une fois dehors, Meriem se sent piégée. Si elle raconte la vérité à la police, elle risque la prison pour avoir participé à une organisation criminelle. Elle préfère être conduite à l’aéroport de Bangkok, où elle invente pour ­justifier son dépassement de visa une histoire de mauvaise romance avec un homme thaïlandais, paie 500 euros d’amende et retrouve sa famille à Rabat. Les rescapés, à la fois victimes de trafic d’êtres humains mais coupables d’arnaques en ligne, hésitent à témoigner. Certains sont mis en prison en Thaïlande ou dans leur pays d’origine. Sur la trentaine de Marocains libérés en 2024, quatre sont aujourd’hui incarcérés au Maroc.

 On manque de vue d’ensemble, le ­phénomène de ces réseaux chinois est encore mal connu 

Colonel Hervé Pétry

Les services de police restent démunis face à ­l’ampleur du phénomène. Pas de juridiction compétente en ­Birmanie, pas de centralisation des plaintes, pas de relais dans les pays concernés. L’implication d’acteurs chinois ajoute un degré de sensibilité diplomatique au dossier. « On manque de vue d’ensemble, le ­phénomène de ces réseaux chinois est encore mal connu », concède le colonel Hervé Pétry. Il plaide en faveur de « ­davantage de collaboration, seule planche de salut sur ce genre de dossier ».

Les membres de la police judiciaire n’ont pas les moyens d’enquêter sur les petits montants, seuls les gros dossiers peuvent espérer obtenir un peu d’attention. L’UNODC alerte dans son dernier rapport sur ­l’inaction des autorités locales, qui laisse le temps aux criminels d’« évoluer et de se professionnaliser, notamment sur la question du ­blanchiment ». Aïda elle, ne veut ni aller en prison, ni rentrer en ­Éthiopie. Sans papiers, dans l’angoisse permanente d’un contrôle de police, elle récite tous les jours des prières devant une icône orthodoxe de la Vierge, seule décoration de sa chambre, pour l’implorer d’obtenir un statut de réfugié.

Par Carol Isoux & Laure Siegel – Paris Match – 20 décembre 2024

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