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La Chine promet de combattre les trafics liés aux arnaques en ligne le long de la frontière birmane

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Chaque année, entre la province chinoise du Yunnan et le nord de la Birmanie, des milliers de victimes franchissent la frontière et sont enrôlées de force par de vastes réseaux d’escroquerie en ligne.

Face au problème de la traite des personnes dans la région, les autorités chinoises ont annoncé une zone réglementée près de la frontière chinoise. Mais malgré les engagements pris ces dernières années, Pékin continue de financer la junte birmane et certains groupes ethniques armés, ce qui alimente la crise en Birmanie.

Les autorités de la province du Yunnan, dans le sud-ouest de la Chine, ont annoncé une zone réglementée près de la frontière birmane, dans le but de mieux contrôler l’accès à cette région frontalière face aux problèmes liés à la traite des personnes, qui affecte de nombreux habitants en Chine et à travers l’Asie du Sud-Est.

Les futures victimes sont trompées via de fausses annonces en ligne offrant des emplois ou promettant de trouver l’amour, qui les poussent à se rendre en Birmanie. Là, les gens finissent par se retrouver piégés comme esclaves modernes et forcés de travailler en tant qu’opérateurs téléphoniques, programmeurs informatiques et autres emplois liés aux arnaques en ligne.

À partir du 1er octobre et jusqu’à la fin de l’année prochaine, la commune de Tengchong, une ville moyenne de la province du Yunnan, située près de la frontière avec l’État birman de Kachin, contrôlera l’entrée des personnes et des véhicules afin de surveiller le trafic transfrontalier.

Des mesures prises par la Chine contre les trafics

La Chine a déjà pris des mesures depuis un certain temps afin d’empêcher ses citoyens d’être victimes des trafics humains. Pour cela, dans plusieurs villes chinoises, la police recommande aux résidents de bloquer tous les appels inconnus depuis l’étranger. La Chine s’est aussi engagée à travailler avec le Laos et la Thaïlande afin de lutter contre les organisations criminelles dans la région.

Courant septembre, le ministère de la Sécurité publique de Chine a ainsi annoncé qu’une opération conjointe avec la Birmanie avait permis de démanteler 11 bases criminelles dans la partie nord du pays d’Asie du Sud-Est, avec 269 détenus suspectés de fraude, dont 186 citoyens chinois qui ont été rapatriés.

La Chine a également appelé la junte militaire birmane, qui a pris le pouvoir lors du coup d’État de février 2021, à réprimer les gangs criminels qui sont actifs sur leur frontière commune ; toutefois, le maintien de l’ordre est constamment entravé par les conflits internes qui durent depuis plus de deux ans en Birmanie.

Un thriller chinois qui irrite la Birmanie

De leur côté, les dirigeants militaires birmans, qui dépendent de la Chine pour leurs ressources militaires, ont été irrités par le succès d’un film récent qui dresse un portrait peu reluisant de la lutte du régime contre la traite des personnes. Ce thriller chinois, intitulé No More Bets, raconte l’histoire d’un programme chinois et d’un mannequin, attirés par l’argent et retrouvés piégés dans un pays étranger en Asie du Sud-Est, prisonniers d’un gang impitoyable et contraints de participer à des jeux d’argent en ligne frauduleux.

Bien qu’aucun pays spécifique ne soit mentionné dans le film, la scène ressemble au nord de la Birmanie, et des représentants birmans en Chine ont exprimé leur préoccupation à cause de cela. « L’intrigue est liée à la Birmanie et il semble qu’il y ait des ressortissants chinois qui sont inquiets à l’idée de se rendre en Birmanie », a réagi le consul général birman à Nanning, une ville du sud-ouest de la Chine. Publié en août, le film a généré près de 3,8 milliards de yuans de recettes (soit 502,4 millions d’euros), ce qui en fait le troisième film long-métrage le plus populaire cette année en Chine.

En finançant la junte et certaines milices, Pékin alimente la guerre civile

En réalité, au cours des deux dernières années, Pékin a continué de financer non seulement la junte birmane, mais aussi certaines milices ethniques, en particulier l’United Wa State Army (UWSa), un groupe armé de la minorité ethnique Wa et qui compte environ 30 000 membres. L’organisation, active le long de la frontière, est impliquée dans d’importants trafics illégaux. Le fait que la Chine soutienne l’UWSA est censé empêcher des tensions le long de la frontière et permettre aux entreprises chinoises de poursuivre leurs projets d’infrastructures. Mais en agissant ainsi, Pékin alimente la guerre civile en Birmanie.

Par ailleurs, récemment, le vice-Premier ministre birman Mya Tun Oo a participé à un forum sur les transports organisé à Pékin, afin d’échanger sur des liaisons ferroviaires entre le sud de la Chine, la ville birmane de Mandalay et l’État de Rakhine (dans l’ouest de la Birmanie). Une liaison qui permettrait à la Chine d’avoir accès à l’océan Indien. Le projet ferroviaire fait partie du Corridor économique Chine-Birmanie, un élément stratégique des Nouvelles Routes de la Soie (BRI) en Asie du Sud-Est.

Ainsi, via le port de Kyaukphyu dans l’État de Rakhine, les marchandises chinoises pourraient contourner le détroit de Malacca (un long couloir maritime situé entre la péninsule malaise et l’île indonésienne de Sumatra). Mya Tun Oo, qui est aussi ministre des Transports du régime birman, a également visité le siège de China Railway Group afin de discuter d’une étude de faisabilité sur les liaisons ferroviaires.

Agence Eglise d’Asie avec AsiaNews – 2 octobre 2023

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