Washington garde le silence sur les expulsions de Cambodgiens
Plus de 1.700 Cambodgiens risquent l’expulsion des États-Unis, mais Phnom Penh attend toujours une confirmation officielle. Un accord de rapatriement signé en 2002 encadre ces renvois.
Plus de 1.700 expulsions en attente
Les autorités cambodgiennes sont dans le flou. Alors que les États-Unis ont placé 1.747 Cambodgiens sous le coup d’une expulsion, aucune information officielle n’a été transmise à Phnom Penh. C’est ce qu’a confirmé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Chum Sounry.
Ces chiffres, révélés par Fox News, s’inscrivent dans une vaste politique migratoire menée par Washington. Plus de 1,4 million d’étrangers figurent sur les registres de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE), avec un ordre final de renvoi.
Une politique américaine de plus en plus stricte
Depuis plusieurs années, les États-Unis durcissent le ton. Sous la présidence de Donald Trump, pas moins de 21 mesures ont été prises pour renforcer le contrôle migratoire, accélérant les procédures d’expulsion.
Le Cambodge n’échappe pas à cette vague. Mais pour l’instant, Phnom Penh attend toujours un signal officiel.
Un accord de rapatriement toujours en vigueur
Depuis 2002, un accord lie le Cambodge et les États-Unis en matière de rapatriement. Il permet l’expulsion des Cambodgiens résidant illégalement aux États-Unis, en particulier ceux condamnés pour des crimes.
« Les autorités des deux pays ont toujours collaboré pour faciliter la réintégration des expulsés », rappelle Chum Sounry. Et cette coopération devrait se poursuivre.
Depuis la mise en place de cet accord, plus de 1000 personnes ont déjà été renvoyées, dont 76 % après des condamnations pénales. En mars 2023, 1.801 Cambodgiens figuraient encore sur la liste des expulsables, dont 1.342 pour des faits criminels.
Une communauté marquée par l’exil
Les Cambodgiens aux États-Unis sont loin d’être un cas isolé. Selon un recensement de 2019, plus de 338.000 personnes d’origine cambodgienne vivent sur le sol américain, aux côtés d’importantes communautés vietnamienne, laotienne et hmong.
Beaucoup sont arrivés en tant qu’enfants réfugiés dans les années 1970 et 1980, fuyant les conflits en Asie du Sud-Est. Sans repères, sans langue commune, ils ont dû se construire dans un environnement souvent hostile. Aujourd’hui, certains sont confrontés à une nouvelle épreuve : l’expulsion vers un pays qu’ils connaissent parfois à peine.
Lepetitjournal.com – 5 février 2025
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