« Respoken » : Un documentaire sur la préservation du théâtre khmer traditionnel
Un groupe de jeunes réalisateurs a réalisé un documentaire afin de revitaliser le théâtre khmer Lakhon Niyeay, en mettant en lumière les efforts des artistes pour préserver cet art menacé.
Le théâtre khmer Lakhon Niyeay au cœur d’un documentaire
Cet art traditionnel est en voie de disparition, menacé par la popularité des nouvelles formes de divertissement. Ce film suit Nen Phearith, co-fondateur du groupe EsaiVoler, dont la mission est de soutenir et valoriser le Lakhon Niyeay. Le documentaire raconte son parcours, ponctué d’obstacles, pour organiser une grande représentation théâtrale—la première de ce genre en six ans pour son équipe. Respoken explore aussi ses luttes personnelles et professionnelles pour préserver cette forme d’art.
Un engagement personnel derrière le film
Ken Sidney, cinéaste de 20 ans et co-réalisateur du documentaire, a entrepris ce projet, inspiré par la richesse de l’histoire qu’il renferme.
Selon lui, ce film ne parle pas seulement d’une forme d’art menacée, mais aussi des personnes qui luttent pour sa préservation. “Pour moi, un bon documentaire est celui qui capture le parcours d’un personnage et son dévouement à accomplir quelque chose de significatif […] Nous avons voulu mettre en lumière l’engagement et la passion de ces artistes malgré les obstacles rencontrés dans leur travail et leur vie personnelle.”
Respoken a remporté le prix du meilleur documentaire au 4e Festival National du Court-Métrage du Cambodge et a été reconnu par le Ministère de la Culture et des Beaux-Arts en 2024. Il a également été sélectionné pour le 13e Festival du Court-Métrage Chaktomuk, qui s’est tenu en octobre 2024.
Diffusion et projections publiques
Le documentaire a été présenté lors du 14e Festival International du Film du Cambodge, avec des projections au Rosewood Hotel, au Fable Cinema et au Centre Bophana. En outre, le documentaire est désormais archivé au Centre Bophana de Phnom Penh, où il est accessible au public.
Les défis rencontrés par les jeunes cinéastes cambodgiens
Tann Kimkahaptei, étudiant en dernière année au Department of Media and Communication et producteur du film, explique que le projet a été réalisé avec des ressources limitées. “Malgré tout, l’équipe a surmonté ces contraintes, prouvant que l’essentiel dans un bon récit, ce n’est pas le budget, mais l’engagement […] Nous sommes reconnaissants à notre département d’avoir mis à notre disposition du matériel pour soutenir notre travail.”
Réalisé en quatre mois, le documentaire a posé un défi majeur aux étudiants : la gestion du temps. “Pendant le tournage, nous avons souvent mis plus de temps que prévu à installer l’équipement, ce qui nous a parfois fait manquer certaines scènes”, ajoute Kimkahaptei.
Malgré ces difficultés, l’équipe espère que Respoken incitera d’autres personnes à documenter des histoires similaires. “Nos reconnaissances lors des festivals de films locaux témoignent du potentiel des nouveaux cinéastes”, affirme Sidney.
“Si vous avez une histoire importante à raconter, ne vous attendez pas à ce que quelqu’un d’autre le fasse, allez la capturer vous-même.”
Sidney ajoute qu’il a l’intention de continuer à réaliser des films, notamment pour explorer la riche histoire et la culture cambodgienne.
Une passion pour le théâtre cambodgien
Ce projet, qui a commencé comme une simple tâche universitaire, est rapidement devenu un véritable engagement des étudiants envers le théâtre cambodgien.
Hul Thai Phirun, également étudiant au Department of Media and Communication et co-réalisateur, explique : “C’est une forme d’art précieuse qui donne vie à la littérature khmère sur scène. Cependant, il y a peu de couverture médiatique et de documentation approfondie à ce sujet, ce qui nous a poussés à en explorer davantage les enjeux.” Le documentaire met ainsi en lumière les efforts d’un petit groupe d’acteurs cambodgiens qui tentent de raviver le Lakhon Niyeay, une discipline en perte de vitesse.
Cambodianess / Lepetitjournal.com – 29 mars 2025
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