Bouddhistes et chrétiens, unis par un engagement commun pour la paix
Dans son intervention à l’occasion du huitième colloque bouddhiste-chrétien qui s’est ouvert ce 27 mai à Phnom Penh, au Cambodge, le cardinal Koovakad, préfet du dicastère pour le Dialogue interreligieux, a souligné que cette rencontre «témoigne du pouvoir de guérison de la religion, dans un monde de plus en plus agité». «Nos traditions spirituelles nous offrent à la fois une vision et une mission, et nous invitent à nous atteler à la tâche exigeante de la construction de la paix», a-t-il dit.
Organisé par le dicastère pour le Dialogue interreligieux, en collaboration avec les universités et monastères bouddhistes du Cambodge et l’Église catholique locale, le huitième colloque bouddhiste-chrétien qui prendra fin le 29 mai, «offre un espace sacré où bouddhistes et chrétiens se rassemblent, non seulement en tant que représentants de deux vénérables traditions», mais aussi «en tant que compagnons de pèlerinage, unis par un engagement commun en faveur de la paix», a soutenu le cardinal George Jacob Koovakad, préfet du dicastère pour le Dialogue interreligieux.
Au cœur de cette rencontre, a-t-il fait remarquer, «se trouvent deux trésors spirituels: la réconciliation et la résilience, qui sont profondément enracinés dans nos religions respectives et qui sont capables de construire et de soutenir une paix durable».
La paix se construit dans le cœur
Le cardinal Koovakad a ainsi insisté sur la paix: «Comme nous le savons, elle n’est pas simplement l’absence de conflit. C’est avant tout un don -un don actif et transformateur». Dans son discours tenu devant les membres du Corps diplomatique accrédités près le Saint-Siège, le 16 mai dernier, le Pape Léon XIV précisait que: «Dans une perspective chrétienne -mais aussi dans d’autres traditions religieuses- la paix est avant tout un don: C’est le premier don du Christ», rappelant les paroles de Jésus: «Je vous donne ma paix» (Jn 14,27). La paix est «un don actif et exigeant, qui engage et implique chacun de nous», «quel que soit notre milieu culturel ou notre appartenance religieuse». Elle se construit dans le cœur et demeure «l’un des trois piliers fondamentaux de l’activité missionnaire de l’Église».
Faire le choix de se réconcilier
Ce colloque offre des occasions précieuses d’entendre et d’amplifier les récits positifs de la construction de la paix, y compris ceux qui proviennent de la base, a lancé le cardinal, ajoutant ensuite: «Nos traditions spirituelles nous offrent à la fois une vision et une mission: elles nous invitent à rejeter l’apathie et à nous atteler à la tâche exigeante de la construction de la paix». «Elles nous mettent au défi de choisir la réconciliation plutôt que les représailles, et la résilience plutôt que la résignation». Attirant l’attention sur les maux qui fragilisent l’humanité et font énormément de victimes, «la violence, les conflits, l’injustice, la pauvreté et la dégradation de l’environnement», le cardinal Koovakad a rappelé que «notre assemblée de chefs spirituels et de praticiens est un puissant signe d’espérance».
“Tout aussi réels sont le silence et l’indifférence qui se manifestent trop souvent lorsque l’on s’habitue aux cris des personnes déplacées, exploitées et marginalisées. Pourtant, le sort des migrants, l’intensification de la crise climatique et l’érosion de la dignité humaine exigent une réponse fondée sur la compassion et le devoir moral.”
En effet, «unis par la foi et par un sens partagé des responsabilités, nous nous réunissons -conscients de la souffrance qui nous entoure- pour témoigner du pouvoir de guérison de la religion dans un monde de plus en plus agité», a-t-il poursuivi. Le préfet du dicastère pour le Dialogue interreligieux a souhaité que ces deux jours de rencontre, de dialogue, et de réflexion commune, puissent faciliter l’écoute et permettre de «puiser davantage, dans la sagesse spirituelle de nos écritures et de nos expériences vécues». «Ensemble, a-t-il affirmé, en tant que bouddhistes et chrétiens, explorons comment la réconciliation et la résilience peuvent contribuer à façonner des sociétés pacifiques et compatissantes -sur le plan social, spirituel, écologique et mondial».
Avancer dans la fratenité
Il a expliqué clairement que «la réconciliation et la résilience offrent un antidote puissant à la culture de la division et de la destruction» qui «menace le tissu de notre humanité commune. Ces trésors spirituels nous invitent à devenir des artisans de la guérison, des réparateurs de relations et des semeurs d’harmonie au-delà des frontières religieuses, culturelles et sociales». Un appel à aller de l’avant «avec conviction et humilité» a ensuite été lancé, dans l’espoir que ce colloque inspire une amitié renouvelée, une compréhension plus profonde et un engagement commun en faveur de la paix -«non seulement pour nous-mêmes, mais aussi et surtout pour ceux qui sont le plus blessés par la guerre, la violence et l’exploitation».
“Puisse ce colloque porter ses fruits dans une collaboration renouvelée, des liens renforcés et des actions concrètes pour un monde plus pacifique et réconcilié.”
Dans son discours, le cardinal Koovakad s’est souvenu du Pape François, de son engagement en faveur de la paix dans sa mission et son ministère pastoral. Ce fut l’occasion pour lui, d’exprimer sa sincère gratitude pour les nombreuses messages de condoléances, de solidarité, de proximité, et de prières exprimées durant sa maladie, et après son décès.
Par Myriam Sandouno – Vatican News – 27 mai 2025
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