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Tensions militaires à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge

En Asie du Sud-Est, les bruits de bottes résonnent depuis plusieurs jours près de la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge. Les échanges de tirs entre les deux armées, qui se sont soldés par la mort d’un soldat cambodgien, le 28 mai, ont ravivé un vieux différend frontalier. Des pourparlers qui se sont tenus dimanche 8 juin entre les deux royaumes semblent avoir fait redescendre la pression d’un cran.

Après la surenchère, la désescalade. Dimanche 8 juin, les forces armées thaïlandaise et cambodgienne ont accepté de revenir à leurs positions initiales près d’un territoire contesté que les Thaïlandais appellent Chong Bok. 

La veille, les nouvelles n’étaient pourtant guère rassurantes : les deux pays avaient en effet renforcé leur présence militaire le long de leur frontière commune, qui s’étend sur plus de 800 kilomètres. À l’issue d’une réunion du Conseil de sécurité national, l’armée thaïe s’était dite « prête à mener une opération de haut niveau » pour contrer toute violation de sa souveraineté. 

Il y a quelques jours, une source en lien direct des militaires thaïlandais m’a envoyé une vidéo d’un convoi de blindés en direction des zones litigieuses. 

Depuis la mort d’un soldat cambodgien fin mai, chaque camp accuse l’autre d’avoir ouvert le feu en premier.

Dispute sur plusieurs endroits non délimités le long de la frontière

Cet accrochage rappelle que la Thaïlande et le Cambodge se disputent depuis plus d’un siècle la souveraineté à divers endroits non délimités le long de leur frontière. L’origine de la controverse remonte au traité conclu en 1907 entre la France et le royaume de Siam, ancien nom de la Thaïlande. Ce traité plaçait Preah Vihear, un temple vieux de 900 ans, au Cambodge, à l’époque sous protectorat français. 

Plusieurs affrontements meurtriers ont ainsi eu lieu dans la région entre 2008, année où le Cambodge a inscrit le temple au patrimoine mondial de l’Unesco, et 2011. Avec pour conséquences : des dizaines de morts, dont des civils, et des milliers de déplacés.

En 2013, la Cour internationale de justice a finalement réaffirmé une décision de 1962, qui avait statué en faveur du Cambodge. D’ailleurs, après les échanges de tir fin mai, les autorités cambodgiennes ont fait savoir qu’elles souhaitaient porter devant le tribunal de La Haye les différends concernant quatre portions de la frontière. 

Les sentiments nationalistes attisés

Ces contentieux territoriaux, attisent évidemment un fort sentiment nationaliste de part et d’autre de la frontière. En février, des Cambodgiens ont entonné l’hymne national aux abords du temple contesté de Ta Muen Thom, ce qui a forcément hérissé du côté de la Thaïlande.  

Il y a quelques jours, des militants royalistes thaïlandais ont manifesté devant l’ambassade cambodgienne à Bangkok. Puis la presse locale thaïlandaise a même mentionné des commerçants interdisant aux Cambodgiens d’entrer dans leur boutique. 

Mais pour contrebalancer ce patriotisme exacerbé, des affiches anti-guerres soutenant la fraternité entre les deux royaumes ont aussi émergé sur les réseaux sociaux. 

Les deux parties doivent se réunir le 14 juin pour tenter de trouver une solution pacifique au conflit.

Par Valentin Cebron – Radio France Internationale – 9 juin 2025

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