Hun Sen aurait ordonné l’assassinat d’un franco-cambodgien en Thaïlande
Un enregistrement audio explosif révèle que Hun Sen aurait ordonné l’assassinat d’un opposant franco-cambodgien réfugié en Thaïlande.
Lim Kimya, 74 ans, de nationalité française, ancien député du Parti du sauvetage national du Cambodge (CNRP), parti d’opposition interdit, a été abattu juste après son arrivée à Bangkok le 7 janvier 2025. Après ces révélations, la police thaïlandaise appelle à enquêter sur l’ancien Premier ministre Hun Sen, actuel président du Sénat cambodgien et père du Premier ministre Hun Manet. Voir : Thaïlande : choquante révélation après le meurtre d’un franco-cambodgien à Bangkok.
La voix de Hun Sen dans un enregistrement glaçant
Le chef du parti Seri Ruam Thai a porté plainte contre Hun Sen, après avoir entendu dans un enregistrement audio divulgué qu’il ordonnait l’assassinat de ses opposants politiques en Thaïlande. Dans une plainte déposée auprès du général Kittharath Punpetch, chef de la police nationale, le général Sereepisuth Temeeyaves a exhorté la police royale thaïlandaise (RTP) à ouvrir une enquête sur cette affaire.
L’enregistrement audio a été diffusé pour la première fois par Al Jazeera le mois dernier, mais jusqu’à présent la Thaïlande cherchait à garder de bonnes relations diplomatiques avec son voisin. Les choses ont changé après la trahison de Hun Sen qui a fait diffuser l’enregistrement d’une conversation privée avec la Première ministre thaïlandaise, Paetongtarn Shinawatra. La divulgation de cet enregistrement a créé une crise politique en Thaïlande.
C’est donc un autre enregistrement avec la voix de Hun Sen qui met cette fois l’homme fort du Cambodge dans une position délicate. Dans l’enregistrement, on peut entendre Hun Sen ordonner à Khleang Huot, vice-gouverneur de Phnom Penh, d’orchestrer le meurtre de Lim Kimya. L’activiste de l’opposition cambodgienne Phorn Phanna, qui figurait dans le reportage d’Al Jazeera, a été agressé par un groupe d’hommes parlant cambodgien à Rayong en août 2023, a déclaré le général Sereepisuth. Sereepisuth a déclaré que les agents thaïlandais pouvaient porter plainte contre Hun Sen pour un crime commis en Thaïlande, même si son ordre avait été donné à l’étranger.
Le général Kittharath a déclaré que la police convoquerait les personnes nommées dans les plaintes avant de poursuivre Hun Sen. Le chef de la police nationale a ajouté que les enquêteurs n’avaient rien à craindre. À l’heure actuelle, les agents du CCIB ont ouvert une enquête préliminaire et recueillent des preuves supplémentaires pour étayer les accusations, a déclaré le général Kittharath.
Plainte contre Hun Sen pour menace de la sécurité nationale de la Thaïlande
Interrogé sur la plainte déposée par le secrétaire général adjoint de la Première ministre, Somkid Chueakong, concernant l’enregistrement vocal de 17 minutes entre Hun Sen et Paetongtarn Shinawatra, le général Sereepisuth a déclaré : « M. Somkid a agi pour défendre la Première ministre et sa plainte n’a pas pour but de poursuivre Hun Sen en justice. » M. Somkid a déposé la plainte auprès du Bureau d’enquête sur la cybercriminalité (CCIB) la semaine dernière.
Assassinat d’un franco-cambodgien : que va faire la France ?
Si la Thaïlande agit, la France reste silencieuse pour l’instant. Pourtant, la victime était un citoyen français. Quelques jours après le début du conflit frontalier entre la Thaïlande et le Cambodge, le président français Emmanuel Macron avait déclaré que la France était prête à faciliter la fourniture de document frontalier.
Cette déclaration avait été faite lors d’une réunion bilatérale entre M. Macron et le Premier ministre cambodgien Hun Manet le 10 juin 2025 à Nice, en France, où M. Manet assistait à la troisième Conférence des Nations unies sur les océans. Après les graves accusations de la Thaïlande contre Hun Sen, qui concerne l’assassinat d’un franco-cambodgien ayant la nationalité française, on attend une réaction de la France.
Toutelathailande.fr avec The Bangkok Post – 24 juin 2025
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