Une plainte pénale déposée contre Hun Sen à Bangkok
Le général de police Sereepisuth Temeeyaves, ancien chef de la police nationale thaïlandaise et actuel dirigeant du Parti libéral thaïlandais, a déposé une plainte pénale contre le président du Sénat cambodgien, Hun Sen. Il l’accuse d’avoir ordonné l’assassinat de Lim Kimya, un opposant franco-cambodgien, tué par balles à Bangkok le 7 janvier 2025.
La plainte, remise au chef actuel de la police nationale, le général Kitrat Phanphet, s’appuie sur un enregistrement audio diffusé par la chaîne Al Jazeera. Selon Sereepisuth, cette bande prouverait que Hun Sen a donné pour instruction à Khliang Huot — un proche collaborateur impliqué dans les relations bilatérales entre Phnom Penh et Bangkok — de coopérer avec la police thaïlandaise pour éliminer Lim Kimya, réfugié politique et ancien membre du parti d’opposition dissous Cambodia National Rescue Party (CNRP).
Les autorités cambodgiennes ont rapidement nié l’authenticité de l’enregistrement, affirmant qu’il s’agissait d’un montage généré par intelligence artificielle. Toutefois, des experts indépendants mandatés par des organisations de défense des droits humains en ont confirmé la véracité.
Lim Kimya était une voix critique du régime cambodgien. Son assassinat, décrit par plusieurs ONG comme une exécution politique, a suscité de nombreuses demandes pour une enquête approfondie. La plainte de Sereepisuth mentionne également une autre attaque contre un dissident cambodgien, Phorn Phanna, survenue à Rayong en août 2023.
Selon le plaignant, même si les ordres ont été donnés depuis l’étranger, ils tombent sous le coup de l’article 85 du Code pénal thaïlandais, qui prévoit des poursuites contre toute personne qui incite ou ordonne la commission d’un crime passible de six mois de prison ou plus sur le territoire thaïlandais.
Sereepisuth a également souligné que, compte tenu du caractère transfrontalier de l’affaire, le bureau du procureur général devait assumer la responsabilité de l’enquête. Il a déclaré que les technologies actuelles permettaient de faire la lumière sur ce type de dossier et a mis en garde contre une possible infraction à l’article 157 du Code pénal, relatif au manquement aux devoirs des agents publics, si les autorités ne réagissaient pas.
Gavroche-thailande.com – 24 juin 2025
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