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Le Cambodge et la France unis pour faire revivre un patrimoine millénaire

Restauration de temples, archives numériques, musée national : la France s’engage aux côtés du Cambodge pour préserver et transmettre un héritage commun.

Une histoire de passion et de partage

Depuis plus de 30 ans, la France accompagne le Cambodge dans la préservation de son exceptionnel patrimoine. Un engagement qui ne se limite pas à des moyens financiers – plus de 56 millions d’euros investis depuis 1993 – mais qui repose avant tout sur une relation de confiance, de savoir-faire et d’amitié. Cette coopération s’enracine dans l’histoire, avec la présence de l’École française d’Extrême-Orient (EFEO) dès le début du XXe siècle.

Aujourd’hui, cette dynamique s’est transformée en un véritable partenariat, associant chercheurs, restaurateurs, institutions cambodgiennes et internationales, tous mobilisés autour d’un même objectif : faire vivre le patrimoine khmer.

L’EFEO, au cœur d’Angkor et de la recherche

Installée depuis plus d’un siècle à Angkor, l’EFEO concentre désormais ses efforts sur la recherche et la conservation. L’un de ses projets emblématiques est la restauration du Shiva dansant de Koh Ker, une statue colossale du Xe siècle, menée en étroite collaboration avec les autorités cambodgiennes. Ce travail se déroule au sein de la Conservation d’Angkor, où l’équipe française participe aussi à la numérisation des archives historiques du site.

L’objectif est clair : mettre ces précieuses données à la disposition de tous les acteurs – cambodgiens ou internationaux – pour mieux guider les futures restaurations. Un travail de fourmi, certes, mais fondamental pour assurer la transmission rigoureuse d’un savoir et d’un patrimoine.

Angkor, laboratoire d’une gestion durable

Depuis 1993, la France codirige avec le Japon le Comité international de coordination (CIC) pour la sauvegarde et le développement des sites d’Angkor et de Sambor Prei Kuk, sous l’égide de l’UNESCO. Ce comité, en lien étroit avec l’autorité cambodgienne APSARA, joue un rôle central : il coordonne l’action des différents pays et veille à ce que la préservation du site s’inscrive dans une vision durable et respectueuse.

La nouvelle ambition du CIC ? Faire d’Angkor un modèle de gestion écologique, alliant respect du sacré, développement économique local et implication active des communautés. Une vision à long terme qui fait écho aux principes d’une coopération équilibrée et partagée.

Des pierres qui parlent : le Mébon occidental, nouveau chantier d’excellence

Après la spectaculaire restauration du temple du Baphuon, achevée après 16 ans d’efforts, la France a répondu à un nouvel appel : celui de restaurer le Mébon occidental. Depuis 2012, ce chantier mobilise des experts français et cambodgiens, appuyés par plus de 6 millions d’euros du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. En parallèle, près de 150 ouvriers locaux ont été formés, renforçant ainsi les compétences nationales en matière de conservation.

Ce temple abritait autrefois un chef-d’œuvre aujourd’hui célèbre : le Vishnou couché, redécouvert en 1936 et restauré en France. Il est désormais exposé au musée Guimet à Paris, aux côtés de 126 autres œuvres prêtées par le Musée national du Cambodge dans le cadre d’une exposition exceptionnelle sur les bronzes khmers (avril–septembre 2025).

Phnom Penh : quand la ville elle-même devient patrimoine

Loin des temples d’Angkor, le patrimoine urbain de Phnom Penh suscite lui aussi l’attention. Avec le soutien de la Ville de Paris, de l’Association internationale des maires francophones (AIMF) et du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, une étude est en cours pour mieux préserver l’héritage architectural du centre-ville. L’enveloppe dédiée – 250 000 euros – reflète l’importance accordée à cet enjeu urbain et identitaire.

Autre projet d’avenir : l’accompagnement par la France de la rénovation et de l’extension du Musée national du Cambodge. Des études de faisabilité sont en cours, avec une volonté claire d’apporter une expertise muséale adaptée aux ambitions du pays.

Un partenariat tourné vers l’avenir

En tissant des liens étroits entre institutions, chercheurs, artisans et collectivités, la coopération patrimoniale entre la France et le Cambodge dépasse la simple restauration de monuments. Elle participe à une transmission vivante du savoir, au renforcement des compétences locales et à la valorisation d’un héritage commun auprès du monde entier.

Alors que de nouveaux défis émergent — pression touristique, changement climatique, urbanisation rapide — ce partenariat historique s’adapte et se réinvente. Il montre qu’au-delà des pierres, c’est toute une mémoire partagée qui se construit, dans un esprit de respect, d’échange et de continuité.

Lepetitjournal.com – 5 juillet 2025

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