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Pourquoi cette rivière de Thaïlande est-elle devenue orange ?

Dans le nord de la Thaïlande, la rivière Kok est gravement polluée par les activités minières menées de l’autre côté de la frontière, en Birmanie, faisant craindre une crise sanitaire et environnementale majeure.

En mars 2025, des communautés du nord de la Thaïlande s’inquiètent. L’eau de la rivière Kok est devenue orange, raconte le South China Morning Post. Début mai, les autorités confirment “la présence d’acide arsenic dans la rivière à des niveaux supérieurs aux seuils de sécurité”. Longue de 285 kilomètres, la rivière naît en Birmanie, dans l’État Shan, et se jette dans le fleuve Mékong, en Thaïlande. Selon le journal hongkongais, l’eau est “contaminée par des produits chimiques utilisés dans les mines de l’autre côté de la frontière, en Birmanie”.

Les images satellite suggèrent que “la contamination a commencé dès septembre dernier”, explique le South China Morning Post. À ce moment-là, “de vastes zones forestières en amont de la Birmanie ont été défrichées pour l’exploitation minière – initialement, il s’agissait d’extraire de l’or, mais désormais l’extraction de terres rares est soupçonnée en raison du volume d’effluents chimiques rejetés dans la rivière”.

Et l’urgence est d’autant plus grande que “les mines sont situées sur un territoire contrôlé par les Wa, un groupe ethnique armé connu pour sa production de drogue, son extraction incontrôlée des ressources et ses liens commerciaux opaques avec la Chine”, commente le quotidien.

Crise sanitaire et catastrophe écologique

C’est une terrible nouvelle pour les communautés locales, qui dépendent de l’eau de la rivière pour se laver, boire, pêcher et irriguer leurs cultures. “Les sédiments toxiques ont contaminé une rivière vitale pour des dizaines de milliers de pêcheurs et d’agriculteurs”, explique le South China Morning Post. L’eau étant désormais considérée comme impropre à la consommation, les habitants se sont résignés à récupérer l’eau de pluie pour boire et se laver, les autorités les exhortant à éviter tout contact avec la rivière.

La pollution aux métaux lourds menace aussi le Mékong, qui prend sa source en Chine et se jette au Vietnam, mettant en péril plusieurs millions de vies. “L’acide arsénique peut devenir cancérigène, prévient le journal, tandis que d’autres substances chimiques comme le cadmium ont des effets à long terme qui ne se manifesteront que dans quelques années.”

Pour endiguer la contamination, “Bangkok cherche à reprendre les pourparlers” avec la Birmanie, ravagée par une guerre civile depuis le coup d’État qui a permis à la junte de s’emparer du pouvoir en 2021, note le South China Morning Post.

Courrier International – 15 juillet 2025

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