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De nouveaux affrontements à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge font au moins 12 morts

La Thaïlande, qui se dispute le tracé de la frontière avec son voisin, affirme aussi ce jeudi 24 juillet qu’au moins 14 personnes ont été blessées dans le nord-est du pays. Les relations diplomatiques entre les deux Etats sont désormais à leur «plus bas niveau».

Douze civils thaïlandais, dont un enfant de 8 ans, ont été tués ce jeudi 24 juillet lors d’affrontements dans la province de Surin (nord-est), séparant le Cambodge et la Thaïlande, aggravant un peu plus les tensions entre les deux voisins qui se disputent le tracé de leur frontière commune. Le premier bilan du Bureau du Premier ministre thaïlandais rapportait plus tôt dans la matinée qu’un «obus d’artillerie cambodgien [avait] frappé la maison d’un civil thaïlandais, tuant une personne, blessant grièvement un enfant de 5 ans et faisant deux autres blessés».

Des échanges de tirs ont également éclaté ce jeudi matin autour de deux vieux temples datant de l’époque d’Angkor (IXe-XVe siècles), au niveau de la province thaïlandaise de Surin et celle cambodgienne d’Oddar Meanchey, a précisé une source gouvernementale cambodgienne. Les deux armées se sont mutuellement accusées d’avoir ouvert le feu en premier. «Vers 8 h 20 [3 h 20 heure de Paris, ndlr], les forces cambodgiennes ont ouvert vers le feu en direction du flanc est du temple Prasat Ta Muen Thom, à environ 200 mètres de la base thaïlandaise», a annoncé l’armée thaïlandaise dans un communiqué. En plus des onze morts désormais recensés, on compte au moins quatorze blessés.

La Thaïlande a aussi accusé le Cambodge d’avoir une heure plus tôt utilisé un drone sur le site contesté. Six soldats cambodgiens armés, équipés notamment d’un lance-grenades, se sont par la suite approchés d’une clôture barbelée, a affirmé l’armée, assurant que les troupes thaïlandaises ont crié dans leur direction pour éviter un affrontement.

«L’armée thaïlandaise a violé l’intégrité territoriale du Cambodge en lançant une attaque armée sur les forces cambodgiennes», a fustigé de son côté Maly Socheata, la porte-parole du ministère cambodgien de la Défense. «Les forces armées cambodgiennes ont exercé leur droit de légitime défense, en pleine conformité avec le droit international, pour repousser l’incursion thaïlandaise», a-t-elle poursuivi. L’ambassade thaïlandaise au Cambodge a appelé ses concitoyens à quitter le pays «le plus tôt possible».

Le porte-parole chinois du ministère des Affaires étrangères, Guo Jiakun, s’est dit «profondément préoccupé» par les affrontements entre les deux pays. Il exhorte la Thaïlande et le Cambodge à résoudre leurs différends «par le dialogue et la consultation». Il a déclaré que la Chine continuerait de «promouvoir la paix» et «d’encourager le dialogue […] en jouant un rôle constructif pour aider à désamorcer la situation».

Accusations

Les deux royaumes d’Asie du Sud-Est s’opposent depuis longtemps sur le tracé de leur frontière commune, définie du temps de l’Indochine française, mais la crise en cours est la plus grave depuis près de quinze ans.

La mort d’un soldat cambodgien lors d’échanges de tirs en pleine nuit, fin mai, dans une autre zone disputée de la frontière surnommée le «Triangle d’émeraude», a mis le feu aux poudres entre Bangkok et Phnom Penh, qui ont drastiquement réduit leurs échanges économiques et diplomatiques depuis.

Le Cambodge a indiqué ce jeudi avoir de nouveau rétrogradé les relations diplomatiques avec son voisin, qui sont désormais au «plus bas niveau». La veille, Bangkok a rappelé son ambassadeur en place à Phnom Penh et expulsé celui du Cambodge de son territoire après qu’un soldat thaïlandais a perdu une jambe en marchant sur une mine à la frontière.

Une enquête de l’armée thaïlandaise a permis de déterminer que le Cambodge avait posé de nouvelles mines terrestres à la frontière, ont dénoncé les autorités thaïlandaises. Le Cambodge a rejeté ces accusations, et indiqué que des zones frontalières restent infestées de mines actives datant de «guerres du passé».

Libération avec Agence France Presse – 24 juillet 2025

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