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Les affrontements entre la Thaïlande et le Cambodge font 33 morts

Le différend frontalier qui a de nouveau dégénéré jeudi 24 juillet après une décennie d’accalmie compte essentiellement des civils parmi les victimes.

Le bilan est désormais pire que celui de l’embrasement de 2011. Les combats frontaliers entre le Cambodge et la Thaïlande ont fait 33 morts de part et d’autre de la frontière, selon les derniers chiffres disponibles samedi. Le ministère cambodgien de la Défense a indiqué que 13 personnes avaient été tuées et 71 autres blessées du côté cambodgien. L’armée thaïlandaise a pour sa part annoncé que 5 soldats avaient été tués vendredi, ce qui porte le bilan à 20 morts côté thaïlandais (14 civils et 6 militaires). La précédente série d’affrontements frontaliers majeurs entre les deux pays avait fait 28 morts entre 2008 et 2011.

Ce différend frontalier couve de longue date et a dégénéré jeudi en affrontements impliquant des avions de combat, des tanks, des troupes au sol et des tirs d’artillerie. Plus de 138 000 personnes ont été contraintes d’évacuer les régions thaïlandaises adossées à la frontière, tandis qu’au Cambodge, plus de 35 000 personnes ont dû fuir leurs domiciles. Les événements ont conduit le Conseil de sécurité de l’ONU à se réunir d’urgence. A l’issue de cette rencontre à huis clos, l’ambassadeur cambodgien aux Nations unies, Chhea Keo, a indiqué que son pays avait demandé un «cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et nous avons également appelé à une résolution pacifique du conflit».

Frontière de 800 km

Le ministre thaïlandais des Affaires étrangères, Maris Sangiamposa, a en retour déclaré samedi que le Cambodge devait faire preuve d’une «véritable sincérité pour mettre fin au conflit» : «J’exhorte le Cambodge à cesser de violer la souveraineté thaïlandaise» et à se tourner vers le «dialogue bipartite», a dit le ministre à la presse. Les deux camps s’accusent d’avoir ouvert le feu en premier. La Thaïlande affirme que le Cambodge a ciblé des infrastructures civiles, dont un hôpital et une station-service, ce dont Phnom Penh se défend. Le Cambodge accuse pour sa part les forces thaïlandaises d’utiliser des armes à sous-munitions.

Vendredi, avant la tenue de la réunion onusienne, la Thaïlande avait dit laisser la porte ouverte à des négociations, avec la Malaisie comme possible intermédiaire. La Malaisie préside actuellement l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, l’Asean, dont la Thaïlande et le Cambodge sont membres.

Les combats constituent une escalade majeure dans le conflit entre le Cambodge et la Thaïlande au sujet de leur frontière commune de 800 kilomètres. Les deux voisins contestent son tracé, défini à l’époque de l’Indochine française. Une décision de la Cour internationale de justice des Nations unies en 2013 a réglé le problème pendant plus d’une décennie, mais la crise actuelle a éclaté en mai lorsqu’un soldat cambodgien a été tué lors d’un échange nocturne de tirs dans la zone dite du «Triangle d’émeraude».

Les relations entre les deux pays se sont particulièrement détériorées le mois dernier lorsque l’ancien Premier ministre cambodgien Hun Sen a publié l’enregistrement d’un appel de la cheffe du gouvernement thaïlandais d’alors, Paetongtarn Shinawatra, au sujet du différend frontalier. Cette fuite a provoqué une crise politique en Thaïlande. Les propos de la responsable politique ont été interprétés comme un désaveu des généraux de Bangkok, et ont conduit à sa suspension par la Cour constitutionnelle.

Libération avec Agence France Presse – 26 juillet 2025

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