Les USA critiqués pour avoir levé les sanctions visant les proches de la junte birmane
L’expert des Nations unies sur la Birmanie a dénoncé mercredi la décision américaine de lever les sanctions imposées aux alliés du général au pouvoir et à leurs entreprises liées à l’armée, la qualifiant d' »inadmissible ».
« Il s’agit d’un recul majeur pour les efforts internationaux visant à sauver des vies en limitant l’accès de la junte meurtrière aux armes », a estimé dans un communiqué Tom Andrews, rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en Birmanie, appelant Washington à reconsidérer cette décision. « Il est inadmissible de compromettre ces efforts en levant les sanctions contre les marchands d’armes et les acolytes de la junte birmane », a-t-il souligné.
Au début du mois, le chef de la junte a envoyé une lettre au président américain, répondant à sa menace de droits de douane en louant sa présidence, notamment pour avoir fermé les médias financés par les États-Unis qui couvraient le conflit.
Tom Andrews a précisé que les entreprises retirées des listes de sanctions américaines avaient toutes été impliquées dans le commerce des armes, notamment en servant d’intermédiaires pour l’acquisition d’armes, de matières premières et de fournitures par la junte.
« L’utilisation par la junte d’armes de guerre pour attaquer des civils a eu des conséquences dévastatrices », a fait valoir M. Andrews. « Les sanctions contre la junte s’avèrent efficaces, a-t-il plaidé. Le volume d’équipements militaires que la junte a pu importer a diminué de plus de 30 % entre 2023 et 2024, en partie grâce aux sanctions imposées par les États-Unis et d’autres nations ».
La Birmanie est plongée dans un conflit brutal depuis février 2021, lorsque l’armée a renversé le gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi.
Le coup d’État a déclenché une guerre civile qui a fait des milliers de morts, déplacé 3,5 millions de personnes et plongé la moitié de la population dans la pauvreté.
Agence Belga – 30 juillet 2025
Articles similaires / Related posts:
- L’ONU, très discrète sur le dossier birman, en quête d’un consensus Comme une mise en garde entre les lignes à la Chine. Alors qu’elle s’adressait au nom des États-Unis sur le Tigré jeudi 4 mars, après l’échec du Conseil de sécurité à s’entendre sur une déclaration commune, l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a étonnamment annoncé la réunion du Conseil ce vendredi matin sur la Birmanie....
- Birmanie : la pression internationale s’accroît sur la junte militaire, Pékin appelant même à la « désescalade » Dans une déclaration unanime, comprenant la Chine et la Russie, le Conseil de sécurité des Nations unies s’en est pris à l’armée birmane, qu’il appelle à « faire preuve de la plus grande retenue »....
- Birmanie : l’ONU appelé à approuver mardi un embargo sur les armes L’Assemblée générale de l’ONU est appelée mardi à approuver un projet de résolution non contraignante prévoyant «une suspension immédiate» du transfert d’armes à la Birmanie et à ses dirigeants militaires, a-t-on appris dimanche aux Nations unies....
- Birmanie : un recours déposé à l’ONU pour la libération d’Aung San Suu Kyi Le français François Zimeray, ancien ambassadeur de France pour les droits de l’homme, vient de saisir le groupe de travail de l’ONU sur la détention de l’ex femme d’État birmane afin que les Nations unies reconnaissent le caractère arbitraire de sa détention....
- Le rapporteur spécial de l’ONU exhorte les États à ne pas oublier la crise en Birmanie Devant le Conseil des droits de l’Homme, le rapporteur spécial de l’ONU pour la Birmanie Tom Andrews a tenu un discours offensif pour éviter que la crise birmane ne tombe dans l’oubli de la communauté internationale… passant parfois par la case de la vulgarité....