Incident frontalier : le Cambodge nie avoir posé de nouvelles mines
Bangkok accuse Phnom Penh d’avoir posé de nouvelles mines ayant blessé trois soldats. Le Cambodge dément fermement.
L’armée thaïlandaise a annoncé que trois de ses soldats avaient été blessés samedi matin dans l’explosion d’une mine antipersonnel, alors qu’ils effectuaient une patrouille le long de la frontière avec le Cambodge. Selon la Deuxième région militaire, l’incident s’est produit vers 10 h, dans la province de Sisaket, au moment où les troupes installaient des barbelés pour renforcer la sécurité frontalière.
Le porte-parole de l’armée thaïlandaise, Winthai Suvaree, a estimé que l’incident « démontre clairement l’usage continu et dissimulé d’armes le long de la frontière par le Cambodge », en violation de la Convention d’Ottawa sur l’interdiction des mines antipersonnel. « De telles actions constituent un obstacle majeur à la mise en œuvre des mesures de cessez-le-feu et confirment que le Cambodge a toujours initié l’usage des armes », a-t-il ajouté.
Un démenti catégorique du Cambodge
Dans un communiqué publié samedi soir, l’Autorité cambodgienne d’action contre les mines et d’assistance aux victimes (CMAA) a « fermement réfuté » les accusations thaïlandaises.
« La position du Cambodge est sans équivoque : nous n’avons pas, et nous ne poserons pas de nouvelles mines », a affirmé l’institution, soulignant qu’aucune enquête officielle et transparente n’avait encore été menée sur cet incident.
Le communiqué appelle les parties à la retenue : « Les accusations non vérifiées risquent de saper l’esprit de coopération établi dans le cadre du cessez-le-feu et d’éroder la confiance à un moment où un engagement constructif est nécessaire ».
Un contexte de cessez-le-feu fragile
La CMAA a rappelé que la Thaïlande devait respecter les engagements pris lors de la réunion extraordinaire du Comité général frontalier Cambodge-Thaïlande (GBC), tenue le 7 août en Malaisie. L’accord signé prévoit notamment le maintien des positions militaires actuelles et l’interdiction d’augmenter les effectifs ou de patrouiller vers les positions adverses.
Ce nouvel incident intervient alors que les deux pays tentaient de consolider un cessez-le-feu conclu il y a quelques jours à peine.
Lepetitjournal.com – 10 août 2025
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