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Frontière Cambodge–Thaïlande : inspections internationales et nouvelles tensions

Les inspections internationales se poursuivent tandis que Phnom Penh et Bangkok s’accusent mutuellement de provocations et d’escalade militaire.

La délégation du Military Attaché Corps Phnom Penh (MACPP) a mené une inspection à Oddar Meanchey pour évaluer la situation dans les zones touchées par le conflit et dans les camps de déplacés, à la suite du cessez-le-feu conclu le 28 juillet.

Selon la porte-parole du ministère cambodgien de la Défense, le lieutenant-général Maly Socheata, il s’agit de la troisième mission d’observation depuis la reprise des tensions : la première avait eu lieu sur le champ de bataille d’An Ses (Preah Vihear) et la deuxième avait été effectuée par le groupe intérimaire d’observateurs militaires de l’ASEAN.

Une délégation multinationale

La mission réunit 14 représentants de neuf pays — Australie, Canada, Chine, France, Japon, Laos, Corée du Sud, Royaume-Uni et Vietnam. Le programme a été coordonné par le lieutenant-général Phat Vibolsopheak, directeur du département des relations internationales du ministère cambodgien de la Défense.

Phnom Penh dénonce un plan d’attaque

Si la situation à la frontière est restée « calme et stable » entre minuit et 6 heures du matin, Phnom Penh accuse le général thaïlandais Boonsin Padklang, commandant de la région militaire 2, d’avoir annoncé un plan visant à « saisir le temple de Ta Krabey » et à « fermer le temple de Ta Moan Thom », tous deux situés sur le territoire cambodgien selon le Cambodge.

Pour Maly Socheata, ces intentions constituent une violation du cessez-le-feu et des accords conclus lors de la réunion extraordinaire du Comité général frontalier (GBC) du 7 août. Elle appelle la Thaïlande à respecter ses engagements « non seulement par des paroles mais par des actions concrètes », notamment en retirant les barbelés posés sur le sol cambodgien.

Bangkok accuse le Cambodge d’escalade

De son côté, Boonsin Padklang, commandant de la 2e zone militaire, couvrant le nord-est de la Thaïlande, affirme que le Cambodge a déployé des milliers de soldats pour tenter de s’emparer du temple de Ta Muen Thom et utilise des drones pour repérer des positions militaires et… des hôpitaux, qu’il accuse Phnom Penh de vouloir cibler. Il indique avoir coordonné l’achat de systèmes anti-drones dans 14 provinces et appelle à des enquêtes approfondies sur les opérateurs.

Concernant le temple de Ta Kwai, dernier site selon lui sous contrôle cambodgien inaccessible aux forces thaïlandaises, Boonsin admet que quatre tentatives de reconquête ont échoué en raison de « défenses solides et de champs de mines denses ». Il affirme que les troupes thaïlandaises sont désormais à 30 mètres du site et promet : « Le temple est à nous, et nous le reprendrons. »

Des inspections parallèles et des blessés

La Thaïlande a organisé une visite pour 23 délégations étrangères, montrant des sites qu’elle affirme avoir été touchés par des bombardements cambodgiens, notamment des écoles et des structures médicales. Le président de l’Assemblée nationale, Wan Muhamad Noor Matha, a rendu visite à des soldats blessés et assuré le soutien du Parlement à la mission militaire.

Un cessez-le-feu sous tension

L’accord conclu le 28 juillet, après cinq jours de combats, a été obtenu grâce à la médiation du Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim, président en exercice de l’ASEAN. Les deux pays s’étaient engagés à cesser toute avancée militaire, à ne pas déplacer leurs troupes et à régler leurs différends par le dialogue.

Lepetitjournal.com – 11 août 2025

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