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Angoisses et nuits blanches pour les familles des soldats cambodgiens capturés

À Preah Vihear, les familles des 18 soldats cambodgiens détenus en Thaïlande vivent dans l’angoisse depuis juillet, espérant chaque jour leur libération.

Si beaucoup de Cambodgiens se réjouissent de la trêve qui a mis fin aux affrontements et permis de préparer la fête de Pchum Ben, les familles de 18 soldats capturés par l’armée thaïlandaise vivent dans l’angoisse. Chaque journée est marquée par l’espoir de les voir rentrer.

À Preah Vihear, Kin Sok Khim, la cinquantaine, épouse du capitaine Bun Tha, se réveille désormais sans joie. Elle passe son temps sur son téléphone à chercher des nouvelles. « Au moment de son arrestation, je ne pouvais que pleurer et regarder mon téléphone pour voir s’il y avait des informations », confie-t-elle.

Entre peur et incertitude

Le capitaine Bun Tha a été arrêté le 29 juillet au matin, quelques heures seulement après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. Sa femme raconte avoir perdu tout contact dès le 24 juillet, jour des affrontements frontaliers.

« Je me demande quels sont leurs plans. Je pense tellement. Quand mon mari reviendra-t-il ? Que fait-il ? », dit-elle. Ses enfants doivent souvent lui retirer son téléphone, tant elle passe d’heures à chercher des nouvelles.

Elle espère que les autorités cambodgiennes parviendront rapidement à négocier avec la Thaïlande. « Ce qui compte pour moi, c’est de savoir comment il va. Est-il en bonne santé, dort-il bien ? »

L’appui du CICR

Fin août, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) lui a assuré que son mari allait bien et l’a invitée à lui écrire une lettre. Début septembre, une seconde visite a eu lieu, et le 11 et 12 septembre, la Croix-Rouge cambodgienne a remis aux familles les messages transmis par les soldats.

Une famille fragilisée

Mariés depuis près de 30 ans, Kin Sok Khim et Bun Tha ont quatre enfants. Trois d’entre eux sont encore étudiants, la cadette n’étant qu’en primaire. Leur fille aînée, Chhoy Thyda, 23 ans, confie : « Cela fait plus d’un mois, et toujours aucune nouvelle sur sa libération. C’est très long pour nous. »

La santé de Sok Khim s’est détériorée. Elle dit avoir perdu plus de 10 kilos en un mois et ne plus parvenir à dormir.

D’autres témoignages à Preah Vihear

Han Bunthean, épouse du soldat Ang Oeung, vit la même épreuve. « Je reste à la maison, j’attends mon mari. Parfois, mes voisins viennent pour que je ne pense pas trop. Je n’arrive pas à dormir, je pleure en pensant à nos travaux aux champs. » Le couple, marié depuis 20 ans, a trois enfants et des dettes agricoles.

Les conditions de capture contestées

Selon Chan Sopheakta, commandant de la zone militaire de Preah Vihear, les soldats cambodgiens ont été piégés le 29 juillet sur le champ de bataille de Bosbov : des militaires thaïlandais leur auraient proposé une photo commune après le cessez-le-feu, avant que d’autres surgissent des bois, armes au poing.

La presse thaïlandaise, citant l’armée, a parlé de « reddition ». Le 5 septembre, The Nation a qualifié les soldats de « prisonniers de guerre » après la visite du CICR.

Des appels au droit international

Le Comité cambodgien des droits de l’homme (CHRC) a saisi le 6 septembre le Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire. Dans sa lettre, il estime que la détention, après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, n’a aucune base légale et « contrevient aux obligations internationales, notamment l’article 9 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et l’article 118 de la Troisième Convention de Genève (1949) ».

Par Va Sopheanut –  CamboJA News / Lepetitjournal.com – 18 septembre 2025

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