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Au Vietnam, les marchés traditionnels perdent du terrain

Longtemps au cœur de la vie urbaine et rurale, les marchés traditionnels vietnamiens disparaissent peu à peu. Jadis animés, vivants et bruyants, ils sont aujourd’hui concurrencés par les supermarchés modernes, les centres commerciaux et le commerce en ligne.

Une fréquentation en chute libre

En effet, selon le département de l’Industrie et du Commerce, la fréquentation de ces marchés a chuté de 30 à 50% depuis la pandémie de COVID. Cette baisse de la fréquentation touche tous les secteurs à des degrés différents : alimentation, vêtements, articles ménagers. Les commerçants, en difficulté, sont contraints de réduire leurs importations de moitié pour s’adapter à ce phénomène. 

Le triomphe de la modernité 

Les raisons sont claires et nombreuses pour le ministère de l’Industrie et du Commerce. La tendance de la clientèle à se diriger vers cette nouvelle forme de consommation s’explique par des changements dans les habitudes d’achats. Les clients sont plus attentifs à la sécurité alimentaire, aux normes d’hygiène et à la traçabilité des produits exposés.

De plus, les supermarchés séduisent par leurs prix clairement affichés, leurs systèmes de fidélité, leurs réductions. Les politiques de retour et les livraisons à domicile sont aussi appréciées par les clients. Toute une expérience d’achat se met en place dans ces lieux, et celle-ci est plus pratique et rassurante pour beaucoup de Vietnamiens. 

À l’inverse, les marchés traditionnels souffrent d’une réputation fragilisée : prix variables, produits d’origine incertaine, contrefaçons. Les infrastructures de ces marchés n’arrangent rien, ces dernières étant souvent vieillissantes et délabrées. La rude concurrence du commerce en ligne et des centres commerciaux renforce la pression pour les petits commerçants. 

Des vitrines culturelles

Pour autant, ces marchés restent un élément fort de la culture vietnamienne. Dans les provinces, ils restent importants au sein de la vie locale, notamment lors de période de fêtes. D’autre part, ces marchés attirent encore les touristes qui savent qu’ils sont un point central pour découvrir la culture du Vietnam.

À Ho Chi Minh-Ville, le marché de Ben Thanh attire encore de nombreux touristes. Cependant, ces derniers repartent souvent les mains vides, venus avant tout pour l’expérience culturelle. La pratique du marchandage en décourage également plus d’un. Beaucoup ne connaissent pas les codes, redoutent de payer trop cher et préfèrent ainsi éviter de marchander. 

Vers des modèles hybrides

L’une des solutions envisagées par les experts de l’Université d’Économie et de Droit d’Ho Chi Minh-Ville serait l’adoption d’une forme hybride des marchés traditionnels : former les commerçants à la vente en ligne et aux nouvelles normes du commerce mondial, moderniser les infrastructures et repenser les marchés traditionnels, certes comme des espaces culturels et sociaux, mais aussi et surtout comme des espaces économiques.

Face à la modernisation rapide du pays et à l’évolution des pratiques des habitants, il reste essentiel de soutenir ces marchés afin qu’ils ne disparaissent pas du paysage vietnamien. Car au-delà des chiffres, ces derniers sont des lieux de vie et le reflet d’une culture riche.

Lepetitjournal.com – 18 septembre 2025

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