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Crise avec le Cambodge : la Thaïlande prête à tourner le dos aux États-Unis

La Thaïlande est prête à se passer des États-Unis en cas de sanction après la fin des accords de paix à la suite de l’explosion d’une mine.

L’engin explosif, récemment posé sur le territoire thaïlandais, a blessé quatre soldats et l’un d’eux a perdu sa jambe, lundi 10 novembre 2025.

C’est le septième incident de ce type depuis le début du conflit.

Le président américain Donald Trump avait averti qu’il pourrait relever les droits de douane envers la Thaïlande et le Cambodge si les deux pays ne parvenaient pas à maintenir la paix.

La Thaïlande prête à s’éloigner des États-Unis en cas de sanction

Le Premier ministre thaïlandais, Anutin Charnvirakul, a déclaré :

« La Thaïlande chercherait d’autres partenaires commerciaux si les États-Unis imposaient des mesures tarifaires plus strictes, après la suspension par le pays de l’accord de paix avec le Cambodge soutenu par les États-Unis. »

S’exprimant le mercredi 12 novembre au Collège national de défense, M. Anutin a déclaré que la Thaïlande respectait pleinement le cadre de paix en quatre points visant à rétablir la confiance et la paix, tandis que le Cambodge n’avait pas tenu ses engagements.

Il a ajouté que le gouvernement devait désormais donner la priorité à la sécurité et aux intérêts des Thaïlandais et laisser de côté les droits de douane :

« Si nous ne pouvons pas commercer avec eux, nous trouverons d’autres partenaires commerciaux.

Nous ne pouvons pas compter sur un seul pays et le secteur privé le comprend bien. »

Il a poursuivi :

« Si une porte se ferme, nous en trouverons d’autres.

Si les droits de douane devaient passer à 100 %, la charge retomberait sur les importateurs, et la Thaïlande doit renforcer sa propre capacité à se débrouiller seule. »

L’explosion d’une nouvelle mine qui a tout déclenché

Le gouvernement a décidé de suspendre l’accord de paix soutenu par les États-Unis avec le Cambodge et d’autoriser des opérations militaires à part entière pour défendre la souveraineté nationale.

Cette décision fait suite à l’explosion d’une mine terrestre qui a blessé lundi des soldats thaïlandais lors d’une patrouille de routine à Huai Ta Maria, dans le district de Kantharalak, province de Si Sa Ket.

Le Conseil national de sécurité (NSC) a également décidé de suspendre toutes les dispositions de la déclaration de paix commune signée le 26 octobre à Kuala Lumpur, en Malaisie, et de suspendre le transfert des soldats cambodgiens détenus jusqu’à nouvel ordre.

La Thaïlande face aux nouvelles menaces à sa sécurité nationale

Le Premier ministre a également déclaré que les menaces modernes pour la sécurité ne proviennent plus de conflits armés, mais se dissimulent sous la forme de pressions commerciales, de guerre de l’information, de concurrence économique numérique et de perturbations liées au climat.

Il a déclaré que la sécurité économique seule ne suffit pas et que le gouvernement se concentre sur une sécurité intégrée qui consiste à relier les politiques économiques et de sécurité nationale afin de renforcer la résilience.

Il a ajouté que le NSC fonctionne grâce à un mécanisme entièrement intégré impliquant les ministères des Affaires étrangères, des Finances, de la Justice et de l’Intérieur.

Dans une interview accordée aux médias, M. Anutin a rejeté les spéculations selon lesquelles la réaction du gouvernement à l’explosion visait à détourner l’attention de ses maigres efforts pour lutter contre les réseaux d’escroquerie.

Il a déclaré que les deux questions n’étaient pas liées et a insisté sur le fait que de nombreux escrocs avaient été poursuivis et que des biens mal acquis avaient été saisis.

Bangkok informe les ambassades étrangères et accuse le Cambodge

Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères, Sihasak Phuangketkeow, a tenu mercredi une réunion d’information à l’intention de 59 diplomates étrangers et de quatre organisations internationales sur la réaction de la Thaïlande à l’explosion.

Le porte-parole du ministère, Nikorndej Balankura, a déclaré que le ministre s’était dit préoccupé par le fait que l’explosion s’était produite après la signature de la déclaration commune.

Les preuves indiquaient que les mines avaient été récemment posées.

Cet acte violait la souveraineté de la Thaïlande et les obligations du Cambodge en vertu de la Convention d’Ottawa, a-t-il déclaré.

La Thaïlande reste attachée à la paix, mais ne reprendra la mise en œuvre de la déclaration qu’après que le Cambodge aura fait preuve de responsabilité et mis fin à ses hostilités.

Le Cambodge nie avoir posé de nouvelles mines, affirmant qu’il s’agit d’anciens engins datant de la guerre civile cambodgienne.

De leur côté, certains médias cambodgiens accusent au contraire l’armée thaïlandaise de les avoir posées elle-même pour raviver le conflit.

Après la fin de l’accord de paix, les tensions entre les deux pays sont de nouveau remontées.

Toutelathailande.fr avec The Bangkok Post – 13 novembre 2025

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