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Thaïlande-Cambodge : des deux côtés de la frontière, l’hostilité grandit toujours plus

Depuis le 10 novembre, le ton monte crescendo le long de la frontière disputée entre la Thaïlande et le Cambodge. Après la suspension du cessez-le-feu, des tirs ont été échangés, menant à la mort d’un civil cambodgien. L’armée thaïlandaise dit avoir découvert, vendredi 14 novembre, des mines antipersonnel. 

Elle soupçonne qu’elles ont été fraîchement posées sur une zone qu’elle revendique. À quelques kilomètres de la frontière, les civils thaïlandais soutiennent la suspension de la trêve et accusent le Cambodge d’être derrière la reprise des hostilités.

Obtenir la paix, oui, et par la force si nécessaire : c’est le sentiment qui règne dans le village thaïlandais de Phum Srol, tout près de la frontière avec le Cambodge.

En bord de route, Thonthinan tient un stand de raviolis fréquenté par les soldats thaïlandais. Il se réjouit de la suspension de l’accord de cessez-le-feu signé fin octobre entre les deux pays voisins : « Je suis content de ne plus avoir à interagir autant avec les Cambodgiens. On peut très bien vivre sans eux. Ils ne font que chercher à nous poignarder dans le dos. Je veux que notre gouvernement soit fort, qu’il protège la population et qu’on se débarrasse de tout ce qui est mauvais. »

Même tonalité du côté de Veerayut. Ce responsable de la sécurité du village est un nationaliste très remonté : « Le Cambodge empiète sur notre territoire et doit reconnaître qu’ils sont venus construire où ils n’auraient pas dû. Le gouvernement thaïlandais a laissé faire trop longtemps. Ils doivent partir sans conditions, et ensuite seulement, on pourra reconstruire la paix. »

Phnom Penh accuse de son côté Bangkok de mener des « actions provocatrices » susceptibles d’entraîner de nouveaux affrontements.

À la frontière, côté Thaïlande, tout le monde s’aligne sur les informations communiquées par leur armée. Natthanon, un autre villageois, croît difficilement à une issue pacifique : « En réalité, c’est difficile. Parce que, à côté, [les Cambodgiens] n’ont ni règle, ni discipline. Ils ne respectent rien. Ils font des promesses mais violent ensuite tous leurs engagements. Donc la confiance n’existe plus. »

Plus on se rapproche de la frontière, plus le ton est belliqueux et parfois même xénophobe.

Par Valentin Cebron – Radio France Internationale – 16 novembre 2025

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