L’UNESCO alerte sur le décrochage scolaire des garçons cambodgiens
Une étude nationale révèle que les garçons décrochent davantage que les filles au Cambodge, malgré les progrès réalisés dans la scolarisation des filles.
Un constat national inquiétant
Le ministère de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports et l’UNESCO ont présenté lundi une étude nationale montrant que les garçons cambodgiens se désengagent davantage que les filles du parcours scolaire.
Au cours des cinq dernières années, les inscriptions des filles ont augmenté plus vite que celles des garçons. En 2024, le taux d’inscription atteignait 65 % pour les filles contre 57 % pour les garçons. Le décrochage reste plus marqué chez les garçons : 17 % quittent l’école au niveau secondaire, contre 13 % des filles.
Des facteurs multiples et interdépendants
L’étude combine données statistiques et consultations auprès d’élèves, de parents, d’enseignants, de chefs d’établissement, de membres de communautés locales et de responsables de l’éducation.
Elle recense plusieurs causes de désengagement : habitudes d’étude insuffisantes, : réticence à demander de l’aide, pressions économiques et culturelles dans les familles, manque de soutien ou de ressources dans certains établissements, attentes communautaires valorisant le travail au détriment de l’éducation, et politiques nationales ne prenant pas suffisamment en compte ces vulnérabilités.
Renforcer les compétences de base et améliorer l’environnement scolaire
Le rapport préconise une stratégie globale pour maintenir les garçons dans le système scolaire et renforcer leurs apprentissages. Il recommande notamment le développement des compétences fondamentales en lecture, en mathématiques et en socio‑émotionnel, l’amélioration des infrastructures scolaires rurales, un recrutement et une formation accrus des enseignants, et un élargissement des activités extrascolaires.
Vers une éducation plus inclusive
Bo Chankoulika, secrétaire d’État au ministère de l’Éducation, insiste sur l’égalité des chances :
« Nous devons faire en sorte que toutes les filles et tous les garçons aient les mêmes possibilités d’apprendre et de réussir. Les conclusions de cette étude apportent des solutions concrètes pour réduire les inégalités de genre et renforcer l’inclusion dans l’éducation. »
Matthias Eck, spécialiste de programme à l’UNESCO, rappelle l’enjeu global :
« S’attaquer au désengagement des garçons et aux formes négatives de masculinité est essentiel pour atteindre l’Objectif de développement durable n° 4, qui vise une éducation inclusive et de qualité pour tous. »
Lepetitjournal.com – 18 novembre 2025
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