Cambodge : mort atroce d’un Thaïlandais torturé dans un centre d’appel
Un Thaïlandais a été tué au Cambodge après avoir été torturé par un gang d’escrocs à l’aide d’objets métalliques et de décharges électriques.
Alors que les tensions entre la Thaïlande et le Cambodge ont repris après la suspension de l’accord de paix suite à l’explosion d’une mine posée sur le territoire thaïlandais qui a blessé quatre soldats, d’autres Thaïlandais continuent de mourir dans les centres d’appels frauduleux.
Les crimes continuent au Cambodge sous le couvert des élites
Ce nouveau meurtre s’ajoute à une série d’affaires récentes.
L’incident s’est produit au sixième étage du bâtiment B, bureau numéro 218, le même endroit où une autre victime thaïlandaise, une femme nommée Suda originaire de Phang Nga, avait été retrouvée morte auparavant.
Le mois dernier, un Sud-Coréen avait déjà été torturé à mort dans l’un de ces centres d’escrocs qui, d’après de nombreux rapports internationaux, sont protégés par le pouvoir cambodgien.
De même, de nombreuses victimes préfèrent le suicide en se jetant par la fenêtre plutôt que de continuer à subir les tortures dans ces centres, et les forces de l’ordre sont accusées de ne pas intervenir.
En janvier 2025, un Thaïlandais a été filmé en train de tomber d’un immeuble de 18 étages à Poipet, au Cambodge, qui abrite un centre d’appel frauduleux bien connu.
Selon The Nation Thailand, plus d’une dizaine de personnes seraient déjà tombées du même bâtiment — le suicide étant, pour beaucoup de victimes, la seule échappatoire à ces enfers modernes rappelant l’époque des Khmers rouges.
Mais les policiers cambodgiens se contentent de constater la mort des victimes sans perturber les activités criminelles et chercher à sauver les autres personnes prisonnières de ces immeubles.
Une nouvelle victime des centres d’appels frauduleux cambodgiens
Sarawut, également connu sous le nom de Toto, résident de Samut Prakan, est décédé après avoir été attaqué avec des objets métalliques et soumis à des décharges électriques dans une base connue pour ses activités frauduleuses au Cambodge.
La nouvelle du décès de Sarawut a été relayée par le Centre d’assistance thaïlandais de la région orientale sur les réseaux sociaux à 6 h 12 ce matin, le 18 novembre.
Le message soulignait la violence croissante des gangs transnationaux spécialisés dans l’escroquerie qui attirent les ressortissants thaïlandais sous de faux prétextes.
« Il s’agit là d’un nouveau cas tragique qui met en évidence la brutalité de ces groupes criminels.
La mort de Sarawut nous rappelle de manière effrayante jusqu’où ces gangs sont prêts à aller pour punir leurs victimes. »
Le message affirmait également qu’un patron chinois avait ordonné à ses subordonnés thaïlandais de mener l’attaque.
Sarawut n’aurait pas atteint les objectifs financiers élevés exigés par l’opération d’escroquerie, souvent de plusieurs centaines de milliers de bahts, et aurait été puni de mort.
Un ami proche de Sarawut, qui a réussi à s’échapper du réseau d’escroquerie, a contacté le centre d’assistance et est désormais en sécurité.
Cet ami travaille désormais avec la police et le centre pour rapatrier le corps de Sarawut en Thaïlande.
L’employeur de Sarawut aurait prévu d’enterrer son corps discrètement à Phnom Penh, ce qui fait craindre une tentative de dissimulation.
La police cambodgienne a déclaré qu’elle enquêtait actuellement sur le complexe, qui ferait partie d’une vaste opération d’escroquerie par centre d’appels visant les travailleurs thaïlandais.
En 2023, un Thaïlandais prisonnier d’un de ces centres d’appel et qui y avait été torturé avait été condamné à la prison pour s’être défendu et avoir tué l’un de ses tortionnaires.
Les autorités cambodgiennes s’étaient contentées de le condamner pour meurtre sans prendre en compte son statut de victime qui était prisonnier et avait résisté à la torture, et bien sûr, sans s’attaquer au centre d’appel.
L’homme, en mauvaise condition physique suite aux tortures, était ensuite tombé malade et est décédé d’une pneumonie dans sa cellule insalubre.
Kidnappés ou dupés via des annonces d’emplois bien rémunérées
Ces centres kidnappent des voyageurs ou les recrutent sous le couvert d’emplois légitimes.
D’autres travaillent dans ces centres de leur plein gré.
Les victimes sont ensuite contraintes de se livrer à des fraudes en ligne, et sont torturées si elles ne parviennent pas à atteindre leurs quotas quotidiens ou hebdomadaires.
Les autorités thaïlandaises ont été exhortées à intervenir et à sévir contre ces opérations, qui continuent de coûter la vie à des citoyens vulnérables et à ruiner de nombreuses familles victimes des cyberescrocs.
Le gouvernement actuel travaille avec plusieurs pays et organisations pour combattre ces gangs des centres d’appels.
Des efforts sont actuellement déployés pour que le corps de Sarawut soit rapatrié et que justice soit rendue pour les personnes impliquées dans son meurtre.
Toutelathailande.fr avec The Thaiger – 18 novembre 2025
Articles similaires / Related posts:
- La Thaïlande et le Cambodge rappellent leurs ambassadeurs lors du conflit frontalier La Thaïlande a fermé les postes-frontières du nord-est avec le Cambodge et a annoncé mercredi le rappel de son ambassadeur et l’expulsion de l’ambassadeur cambodgien pour protester contre l’explosion d’une mine terrestre qui a coûté la jambe à un soldat thaïlandais....
- La Thaïlande et le Cambodge vont discuter en Malaisie de leur conflit frontalier Alors que les affrontements continuent depuis plusieurs jours à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge, les dirigeants des deux pays participeront, lundi 28 juillet, à une réunion de crise en Malaisie, à Kuala Lumpur. Une tentative diplomatique pour enrayer l’escalade meurtrière du conflit frontalier, dont le bilan dépasse désormais 30 morts, dont 13 civils en Thaïlande et huit au Cambodge. À Bangkok, une rare manifestation anti-guerre a réuni quelques dizaines de personnes, reflet d’un climat dans lequel les voix pacifiques peinent à se faire entendre....
- Tensions entre la Thaïlande et le Cambodge : le Cambodge appelle la Thaïlande à lui remettre 20 soldats capturés Le Cambodge demande à la Thaïlande de lui restituer 20 soldats capturés après l’instauration d’un cessez-le-feu....
- La Thaïlande rend au Cambodge deux soldats blessés, mais en détient 18 autres Le Cambodge a salué vendredi le retour de deux soldats blessés, capturés par l’armée thaïlandaise après la mise en œuvre d’un cessez-le-feu entre les deux camps, mettant fin à cinq jours de combats pour des revendications territoriales concurrentes....
- En ligne, pas de cessez-le-feu entre Cambodgiens et Thaïlandais Si le cessez-le-feu semble tenir sur la frontière, le conflit fait des ravages sur les réseaux sociaux et sur les systèmes informatiques des deux pays : infox, complotisme, cyberattaques, etc. alimentent la haine en ligne et le nationalisme....