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Le Cambodge affirme son rôle climatique à la COP30

À la COP30 de Belém, au Brésil, le Cambodge a multiplié les initiatives en matière d’action climatique, mêlant engagements internationaux et plaidoyer pour un système de financement plus accessible. Le Royaume a annoncé son adhésion au Traité de non-prolifération des combustibles fossiles et réaffirmé la nécessité d’un soutien financier clair et prévisible pour les pays vulnérables.

Le Royaume est devenu le 18ᵉ pays à rejoindre l’initiative du Traité de non-prolifération des combustibles fossiles. L’annonce a été faite le 17 novembre par Soung Sophorn, secrétaire d’État au Conseil des ministres.

« Le Cambodge soutient le Traité sur les combustibles fossiles comme un outil essentiel pour rehausser l’ambition mondiale », a-t-il déclaré, précisant que le pays travaillera avec les autres membres afin de structurer une transition juste et juridiquement contraignante.

Pour Phnom Penh, l’objectif est clair : organiser la sortie du pétrole, du gaz et du charbon, en cohérence avec les orientations nationales vers une économie bas carbone. Soung Sophorn a rappelé que les pays en développement ne peuvent mener seuls cette transition : « Des financements climatiques, des transferts technologiques et un renforcement des capacités sont indispensables », a-t-il souligné.

Une transition énergétique en mutation

Le Cambodge reste encore dépendant du charbon, qui représentait près de 59 % du mix énergétique en 2023. Toutefois, le Plan directeur de développement de l’énergie 2022-2040 prévoit l’arrêt de tout nouveau projet charbonnier après 2024 et une montée en puissance des énergies renouvelables.

Ce soutien au traité fait du Cambodge l’un des deux seuls pays d’Asie du Sud-Est – avec le Timor-Leste – à rejoindre l’initiative portée par une coalition internationale d’experts, d’ONG et de gouvernements.

Un appel à simplifier le financement climatique

Lors des sessions plénières de la COP30, le ministre de l’Environnement Eang Sophalleth a insisté sur la nécessité de réformer le financement climatique international. Il a dénoncé des mécanismes trop complexes et peu adaptés à l’urgence.

« Les pays comme le nôtre ont besoin d’un accès direct aux fonds climatiques, de procédures simplifiées et d’un financement capable d’attirer les investissements privés et innovants », a-t-il affirmé.

Le ministre a rappelé que le Cambodge figure parmi les pays les plus vulnérables d’Asie du Sud-Est face aux impacts climatiques, en raison notamment des sécheresses, des inondations et de la dégradation des écosystèmes.

Les forêts au cœur des priorités nationales

Eang Sophalleth a mis en avant les efforts du Royaume pour protéger ses forêts et restaurer les paysages dégradés. Il a salué le mécanisme Tropical Forests Forever Facility, lancé officiellement durant la COP30.

« Le Cambodge accueille favorablement ce dispositif, car il offre un financement fondé sur les résultats aux pays qui protègent leurs forêts tropicales », a-t-il déclaré.

Ce fonds vise à combler un déficit majeur : selon le Programme des Nations unies pour l’environnement, la protection et la restauration des forêts mondiales nécessitent plus de 66,7 milliards de dollars par an.

Le Cambodge fait partie des 53 pays ayant approuvé l’initiative, aux côtés de 19 investisseurs souverains potentiels.

Une NDC 3.0 ambitieuse

Le ministre a rappelé que le Cambodge avait soumis sa NDC 3.0 le 8 août 2025, conformément au cycle de révision du cadre de Paris. La NDC 3.0 est la troisième mise à jour des engagements climatiques que chaque pays doit soumettre dans le cadre de l’Accord de Paris. Elle définit les objectifs de réduction des émissions et les mesures d’adaptation prévus pour 2030–2050. Le plan prévoit une réduction possible de 55 % des émissions d’ici 2035 par rapport à un scénario tendanciel.

Cette ambition repose largement sur la préservation des forêts, identifiées comme secteur prioritaire de séquestration carbone.

Un positionnement régional renforcé

En s’engageant à la fois sur la limitation des combustibles fossiles et sur la protection des forêts tropicales, le Cambodge cherche à consolider sa place parmi les pays moteurs de l’action climatique en Asie du Sud-Est.

Lepetitjournal.com – 20 novembre 2025

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