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Vietnam : Hô Chi Minh-Ville, un monde en mouvement

Rebaptisée Hô Chi Minh-Ville en 1976, l’ancienne Saigon s’est métamorphosée au fil des décennies d’ouverture économique. Symbole de l’énergie bouillonnante du Vietnam, la capitale économique frappe par sa vitalité. Impossible de rester spectateur : ici, il faut entrer dans la danse.

Quand on débarque dans la métropole vietnamienne, c’est le choc… Huit, dix, peut-être douze millions d’habitants. Et peut-être autant de scooters circulant au pied des tours de verre et d’acier. Propre, moderne, embouteillée, elle a tout d’une grande ville, mais surprend d’emblée par l’alliance explosive entre le monde d’hier et celui de demain. Entre quartiers historiques, gratte-ciel étincelants et restos branchés, Ho Chi Minh-Ville est un monde de contrastes fascinants pour les amoureux de visites urbaines. Comment passer à côté d’un tel lieu, chargé d’histoire, d’énergie et d’âmes qui vibrent ? Et ne vous y trompez pas, appeler la ville “Sài Gòn” est tout à fait courant et accepté dans la vie quotidienne, y compris par les habitants et même dans les médias locaux. Dans les conversations informelles, presque tout le monde continue à dire Saigon.

La plus grande ville du Vietnam

À l’ombre de constructions futuristes s’étend un patchwork de bâtiments d’époques variées, souvent ponctué de cafés. Depuis longtemps, les gratte-ciel et les nouveaux quartiers ont supplanté la plupart des vestiges coloniaux. Il en reste quelques traces dans le prestigieux district 1. Arrêt obligatoire à la poste centrale (1891), dont la fine charpente métallique est l’œuvre de Gustave Eiffel. À quelques pas, la cathédrale Notre-Dame s’élève au milieu d’un carrefour animé. Érigée entre 1877 et 1880, elle se veut une évocation de Notre-Dame de Paris et arbore des briques rouges importées directement de France. En restauration et recouverte d’un échafaudage qui obstrue en partie la façade depuis déjà plusieurs années, elle est malheureusement fermée aux visiteurs jusqu’en 2027. À côté, l’hôtel de ville construit au début du XXe siècle surprend par son style très “IIIRépublique”. On remarque bien sûr l’Opéra, le premier théâtre de Saigon, ainsi que l’historique Hôtel Continental, qui fête ses 145 ans cette année. La nostalgie s’arrête là et ne l’emporte guère sur l’effervescence de la vie actuelle dans toute sa richesse et sa jeunesse.

Tout autour du quartier français, les opérations immobilières se multiplient, les centres commerciaux ressemblent à ceux du monde entier et le métro flambant neuf accueille ses premiers passagers. La ville semble en travaux continuellement et dévoile une skyline qui s’étoffe chaque année un peu plus. Mais il suffit comme souvent de faire un pas de côté et de se perdre dans des ruelles pour côtoyer la “vraie” vie vietnamienne. La rue est toujours le théâtre d’échanges passionnants. Des vendeurs portant sur l’épaule la traditionnelle palanche chargée de mangoustans croisent les coursiers pressés sur leurs scooters. Des cuisinières coiffées de leur traditionnel chapeau conique préparent des gaufres sur le trottoir. Des hommes se retrouvent pour déployer leur jeu de mahjong ou de cartes à même le bitume. Les habitants rentrent leur deux-roues directement au rez-de-chaussée de la maison. La rue, ici, est un théâtre à ciel ouvert.

La folie de la “coffee culture”

S’il fallait définir le Vietnam en un mot, ce serait “café”. Dans les différents arrondissements de la ville, la folie de la coffee culture a envahi les rues. Tous s’y retrouvent pour bavarder, travailler, rêver, accroupis sur des chaises miniatures au milieu des passants ou dans des cafés design parmi les plus créatifs, élégants et originaux du monde. On se demande parfois comment les Vietnamiens parviennent à dormir, tant le café coule à flots ! Même s’ils le boivent plus sucré et glacé qu’en Europe. Deuxième producteur mondial derrière le Brésil, le pays cultive surtout le robusta, variété résistante, corsée, amère et à haut rendement. La préparation traditionnelle, le cà phê phin, consiste à laisser l’eau bouillante s’écouler lentement à travers un filtre métallique posé sur le verre. Résultat, un café robuste !

En début de soirée, on file à l’Opéra pour assister au A O Show. Le spectacle mêle musique, cirque et danse contemporaine pour raconter avec humour et poésie l’histoire de l’évolution du pays. Un grand moment de joie partagé dans une salle comble. On ressort le cœur léger, prêt à arpenter les rues de Saigon by night, happé par ses lumières et son énergie. Reste une dernière question : où dîner ce soir ? Sur un tabouret en plastique ou à une terrasse branchée, le plus dur sera de choisir.

Par Sophie Squillace – Courrier international – 21 novembre 2025

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