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Thaïlande – Cambodge: les affrontements reprennent, les deux camps se rejettent la faute

Un soldat thaïlandais et quatre civils cambodgiens ont été tués ce lundi 8 décembre, après la reprise des affrontements entre les deux pays. Ils sont opposés de longue date sur un différend frontalier et se rejettent la responsabilité des violences. Bangkok affirme avoir utilisé des avions pour frapper des « cibles militaires » et mettre fin aux « tirs de soutien cambodgiens« . 

La Thaïlande lancera « toutes les opérations militaires nécessaires » en réponse aux dernières attaques du Cambodge, ayant commencé dimanche 7 décembre, a déclaré le Premier ministre Anutin Charnvirakul après une réunion de sécurité ce lundi.

Les deux camps se rejettent la responsabilité de ces nouveaux affrontements. L’armée thaïlandaise affirme avoir été attaquée dimanche par le Cambodge dans la province d’Ubon Ratchathani, à l’est du pays. Elle indique également qu’un de ses soldats a été tué et qu’au moins huit autres ont été blessés.

Du côté cambodgien, le ministère de la Défense soutient que les forces thaïlandaises ont lancé tôt ce lundi matin une attaque dans les provinces frontalières de Preah Vihear et d’Oddar Meanchey, sans que ses troupes ne ripostent. Le Cambodge a annoncé que quatre civils étaient décédés dans l’affrontement.

Ces zones frontalières sont disputées. Elles abritent plusieurs temples, dont celui de Preah Vihear. La Cour internationale de justice, basée à la Haye, en a accordé la souveraineté à Phnom Penh, mais Bangkok refuse de reconnaître l’autorité du tribunal sur les questions territoriales. Depuis plusieurs années, les deux camps nourrissent un différend portant sur le tracé de certaines portions de leur frontière longue de 800 kilomètres, tracée à l’époque coloniale française.

Bangkok accuse Phnom Penh de violer sa souveraineté

Selon le Bangkok Post, le plus ancien quotidien anglophone du pays, le gouvernement thaïlandais affirme pouvoir « mener avec précaution les opérations, respectant les règles d’engagement et les principes humanitaires dans ses efforts visant à protéger les populations et à maintenir la paix le long de la frontière« .

Le regain de tensions entre les deux pays a ravivé celles de juillet dernier. Des affrontements armés avaient éclaté le long de la frontière après l’explosion d’une mine terrestre qui a blessé un soldat thaïlandais le 23 juillet 2025. Les deux parties s’accusaient mutuellement d’avoir ouvert le feu en premier. La Thaïlande a alors déployé des avions F-16 pour bombarder une position militaire cambodgienne.

Les combats se sont intensifiés le 25 juillet. Les deux pays ont échangé des tirs d’artillerie lourde et des salves de roquettes sur plusieurs lignes de front, marquant leurs pires affrontements depuis plus d’une décennie. 

Après les efforts de médiation menés par la Malaisie, les États-Unis et la Chine pour amener les deux parties à un cessez-le-feu, les dirigeants des deux pays ont signé une trêve à Putrajaya, en Malaisie, mettant fin aux hostilités le 28 juillet. À l’issue de cinq jours de combats, 48 personnes sont mortes dont principalement des civils. Environ 300 000 résidents ont également été déplacés.

La crainte d’une escalade des tensions

Le 26 octobre, les dirigeants de la Thaïlande et du Cambodge ont officiellement signé un accord de cessez-le-feu renforcé en présence du président américain Donald Trump. Mais le 11 novembre, la Thaïlande a annoncé suspendre la mise en œuvre du pacte un jour après l’explosion d’une mine terrestre qui a mutilé un soldat thaïlandais. Le ministère cambodgien de la Défense a nié avoir posé de nouvelles mines. Le lendemain, au moins une personne a été tuée au Cambodge, les deux voisins s’accusant de nouveau d’avoir ouvert le feu.

Accompagné du ministre de la Défense, le Premier ministre thaïlandais, Anutin  Charnvirakul, a prévu de se rendre en urgence près de la frontière, lundi 8 décembre. « Cette visite vise à évaluer la situation de nouvelles mesures en cas d’augmentation des tensions« , a déclaré son secrétaire général Traisuree Taisaranakul. 

Par Océane Bourdenet – TV5 Monde avec agences de presse – 8 décembre 2025

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