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La Thaïlande mène de nouvelles frappes sur le Cambodge, quelques heures après l’annonce d’un cessez-le-feu

Les hostilités entre la Thaïlande et le Cambodge se sont poursuivies samedi 13 décembre, Phnom Penh accusant l’armée thaïlandaise d’avoir mené des frappes aériennes sur son territoire. Bangkok a confirmé de nouvelles opérations militaires malgré l’annonce du président américain Donald Trump affirmant que les deux pays avaient accepté un cessez-le-feu.

« La Thaïlande continuera à mener des actions militaires jusqu’à ce que nous estimions que notre territoire et notre peuple ne sont plus menacés », a déclaré le Premier ministre thaïlandais Anutin Charnvirakul sur Facebook. L’armée thaïlandaise a confirmé des « ripostes » contre des cibles cambodgiennes tôt ce samedi matin. Le ministère cambodgien de la Défense affirme, de son côté, que deux avions de combat F-16 thaïlandais ont largué sept bombes sur plusieurs positions.

Ces nouveaux affrontements interviennent après une semaine de violences le long de la frontière commune, qui ont fait au moins une vingtaine de morts et provoqué la fuite de centaines de milliers de civils des deux côtés. Quelques heures plus tôt, Donald Trump assurait pourtant que Bangkok et Phnom Penh avaient accepté de faire taire les armes et de revenir à un accord de paix initial, conclu fin octobre sous son égide, avec le soutien de la Malaisie. Pour autant, aucun des deux belligérants n’avait confirmé cette trêve, selon notre correspondant à Bangkok, Valentin Cebron.

« J’ai eu une excellente conversation ce matin avec le Premier ministre de Thaïlande, Anutin Charnvirakul, et le Premier ministre du Cambodge, Hun Manet, au sujet de la très regrettable résurgence de leur guerre qui dure depuis longtemps. Ils ont accepté de CESSER tout tir dès ce soir et de revenir à l’accord de paix initial conclu avec moi, et avec eux, avec l’aide du grand Premier ministre de Malaisie, Anwar Ibrahim », a écrit vendredi soir le président américain sur son réseau Truth Social. « Les deux pays sont prêts pour la PAIX et la poursuite des échanges commerciaux avec les États-Unis d’Amérique », a ajouté M. Trump.

Un vieux contentieux frontalier ravivé

La Thaïlande et le Cambodge se disputent depuis des décennies la souveraineté de plusieurs zones frontalières où se trouvent des temples de l’Empire khmer. Cette frontière, tracée au début du XXe siècle durant la période coloniale française, reste une source de tensions récurrentes entre les deux voisins, tous deux membres de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean).

L’accord de paix signé le 26 octobre a été suspendu quelques semaines plus tard par Bangkok après l’explosion d’une mine terrestre qui a blessé plusieurs soldats thaïlandais, le 7 décembre dernier. Pour Anutin Charnvirakul, « c’est celui qui a violé l’accord qui doit régler la situation ». Le Premier ministre thaïlandais, qui a dissous le Parlement vendredi 12 décembre, accuse implicitement Phnom Penh d’être à l’origine de la reprise des combats.

Le Cambodge rejette ces accusations. Son Premier ministre Hun Manet affirme que son pays privilégie des « moyens pacifiques pour résoudre les différends » et a demandé aux États-Unis et à la Malaisie d’utiliser leurs capacités de renseignement pour « déterminer quelle partie a ouvert le feu en premier », le 7 décembre.

Cet épisode apparaît déjà plus grave que la précédente confrontation militaire survenue fin juillet, qui avait fait 43 morts en cinq jours et poussé quelque 300 000 personnes à évacuer, avant le cessez-le-feu sous l’égide des États-Unis, de la Chine et de la Malaisie, qui exerce la présidence tournante de l’Asean.

Radio France Internationale avec Agence France Presse – 13 décembre 2025

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