Birmanie : au lendemain des premières élections, les habitants reprennent la vie dans une ambiance mitigée
Dimanche 28 décembre, la Birmanie votait pour la première fois depuis le coup d’État, au cours de la première de trois phases d’un scrutin qui doit s’étirer jusqu’à fin janvier. Cette élection, critiquée pour l’absence d’une opposition largement emprisonnée ou muselée, se déroule dans un contexte de guerre civile. Des millions d’électeurs dans les zones contrôlées par les rebelles ne seront pas appelés aux urnes.
En Birmanie, au lendemain des premiers votes, il n’y a pas de résultats officiels, tout reste assez opaque. Dans l’une des 102 circonscriptions qui votaient dimanche, les chiffres de participation sont d’environ 30 %. C’est assez représentatif de la faible affluence constatée dimanche dans les bureaux de vote.
Ce lundi 29 décembre, l’ambiance tranche avec le jour du vote et ceux qui le précédaient : pas de militaires visibles ou de checkpoints sur la route. Les gens sont dehors et la vie reprend tranquillement à Rangoun. Dans un petit marché de la capitale, les réactions sont mitigées face à cette première phase d’élection : « Hier, c’était une sorte de ville fantôme et aujourd’hui tout est reparti comme d’habitude, raconte cet homme. Certains ont voté, d’autres non. C’est tout, pas d’excitation particulière. » « Dimanche, je voulais voir ce qui se passait, donc je suis allé voter », explique cet autre homme.
Avec une élection en trois phases, tous les quartiers de Rangoun n’ont pas voté, par exemple, et certains habitants sont pour le moins sceptiques : « C’est un jour comme les autres, disent ces deux sœurs. On mange un riz sauté comme tous les matins. On n’est pas très contentes de ces élections. Hier, c’était vide. On n’est pas allés voter. On ne sait pas à quoi s’attendre, on ne sait même pas s’ils vont pouvoir organiser le reste des élections. »
Des résultats officiels après le scrutin du 25 janvier
Le scrutin est en trois phases et les prochaines étapes sont les 11 et 25 janvier – date à laquelle il devrait y avoir des résultats. Sur place, beaucoup doutent de la capacité de la junte à organiser ces élections. Pour cette première phase, la junte a joué la sécurité, mais la suite des élections se déroule en partie dans des zones qui ne sont pas entièrement sous son contrôle.
Mais l’armée avance ses pions. Depuis 2023, elle a renversé la vapeur et a le vent dans le dos. Grâce à l’influence de la Chine sur les groupes rebelles et les armées ethniques qui lui sont opposées. Désormais, l’objectif est de s’offrir un semblant de légitimité démocratique et d’essayer d’affirmer son retour sur la scène internationale.
Radio France Internationale – 29 décembre 2025