Le peintre belgo-vietnamien trouve ses racines à travers la peinture
Né et grandi en Belgique, le peintre Thy Nguyên Truong Minh va à la recherche de ses racines, du pays natal de ses grands-parents et de ses parents.
Des tableaux en noir et blanc peints par des traits d’ondes et imprimés sur le papier do (rahamnoneuron) représentent des scènes de la vie de famille au Vietnam. Ce sont les images des grands-parents de Thi Nguyên, des buffles, des remparts de bambou du village, ou des baguettes, objets indispensables dans les repas vietnamiens… Ce sont des tableaux que Thi Nguyên présente au public le 4 octobre à Bruxelles.
« Les enjeux qui animent mon travail artistique émanent d’une appétence de comprendre les constructions sociales de la notion d’identité culturelle. Ma bi-nationalité belge et vietnamienne m’a conduit à enquêter sur l’entre-deux culturel qui est infusé dans mon quotidien, tant vietnamien que belge. La rétro-ingénierie de ces assemblages identitaires est le point de départ d’une recherche artistique : I DON’T UNDERSTAND A WORD, I JUST COLLECT DATA (Je ne comprends pas un mot, je collecte justement les données) », raconte Thi Nguyên.
Le peintre Thi Nguyên est né à Bruxelles en 1982 des parents vietnamiens qui faisaient les études en Belgique pendant les années 1970. Dès son enfance, il a imprégné de la culture vietnamienne en vivant avec les membres de la troupe culturelle et artistique Truong Son de l’Association des Vietnamiens en Belgique. Pendant la période de quarantaine due à l’épidémie de COVID-19, Thi Nguyên a réfléchi à ses racines et il voulait s’identifier à travers la peinture.
Promouvoir l’esprit patriotique et l’identité culturelle
« Partant de l’idée de prêter des gestes dessinés et manuscrits à des machines, je construis des traceuses pendulaires murales qui déploient des traits dans des performances machiniques, qui semblent être à l’anti-thèse de ce que devraient être une machine industrielle : c’est à dire, ici, des machines lentes, molles et d’une certaine imprécision. Ce qui est tracé pour l’instant sont des éléments divers, systématiquement traduits en chemins vectoriels informatiques : des archives familiales, des objets du quotidien, des signes identifiables culturellement, d’autres fragments qui brouillent les pistes… L’idée est d’opérer un jeu de classification et de représentation anti-mythologique, par des machines dont on attend souvent une certaine neutralité », explique Thi Nguyên.
L’ambassadeur du Vietnam en Belgique, Nguyên Van Thao, a exprimé son émotion en regardant les œuvres du peintre Thi Nguyên. Il espère que la deuxième génération de jeunes vietnamiens en Belgique préservera et promouvra toujours l’esprit patriotique, l’identité culturelle et diffusera la culture vietnamienne auprès d’amis internationaux.
« Ces peintures sont pleines de souvenirs et de nostalgies. Je connais Thi depuis longtemps en Belgique. À travers ses œuvres, je connais un peu son passé au Vietnam, sa famille, les images d’une autre vie différente à celle qu’il a vécu ici. Donc tout à fait émouvant », confie Thomas Grivengnee, un ami de Thi Nguyên.
Thi Nguyên est diplômé en arts plastiques, visuels et de l’espace à l’École de recherche graphique en Belgique. Après des expériences et échanges artistiques au Vietnam, il décide de poursuivre un master en politique et expérimentations graphiques – Design et politique du multiple.
Il est également co-fondateur de « Máy xay sinh tố », un laboratoire transculturel artistique établi entre Bruxelles et Hô Chi Minh-Ville, dans lequel il est également intervenant en arts visuels à l’École des beaux-arts de Hô Chi Minh-Ville. « Máy xay sinh tố » est un projet de coopération bilatérale entre la Fédération Wallonie-Bruxelles et le Vietnam sur la période 2019-2021. Ses parents lui ont transmis une part de leur culture d’origine, la langue et le mode d’emploi du savoir-vivre vietnamien, tandis que les différentes institutions et la rue lui ont inculqué une certaine identité belge.
Il s’agit de la 4e exposition du peintre Thi Nguyên en Belgique. Il espère qu’une fois l’épidémie de COVID-19 maîtrisée, il continuera à mener de nombreux projets au Vietnam et à enseigner aux étudiants vietnamiens les techniques de dessin algorithmique.
Agence Vietnamienne d’Information – 6 octobre 2021
Articles similaires / Related posts:
- Exposition d’une jeune artiste vietnamienne à Paris L’exposition de peinture intitulée « XS » de la jeune artiste vietnamienne Nguyên Quynh Phuong (ou Pipou) se déroule du 13 mars au 5 juin à la galerie d’art « Trà Art », à Paris....
- Mai-Thu (1906-1980) écho d’un Vietnam rêvé Mai-Thu (1906-1980), pionnier de l’art moderne vietnamien et maître de la peinture sur soie, séjourne à Mâcon de 1940 à 1941....
- Pourquoi l’Ambassadeur du Vietnam vient-il à Mâcon ? La ville de Mâcon reçoit un invité de marque jeudi 16 et vendredi 17 septembre, en la personne de S.E. M.Dinh Toan Thang, nouvel ambassadeur du Vietnam en France. La visite est placée sous le signe d’échanges culturels et commerciaux....
- Une collection de portraits de femmes vietnamiennes conservée aux États-Unis Réalisés par le peintre français Jean Despujols, les portraits des femmes vietnamiennes du début du XXe siècle sont exposés au Musée des Beaux-Arts Meadows, en Louisiane, aux États-Unis....
- « Ici, tout est blanc, noir et or », une exposition au Foyer Vietnam à Paris L’artiste Jérôme Thâm Vo My présentera le 14 novembre à Paris une série de 21 travaux graphiques. Ce sont des tableaux en noir, blanc et or que l’imagination de cet artiste de la 3e génération des Vietnamiens de France vous fera découvrir....