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Disparition de Nguyen Phu Trong, principal pilier du régime du Vietnam

Le secrétaire général du Parti communiste vietnamien Nguyen Phu Trong, principal dirigeant de facto du pays, est décédé ce vendredi 19 juillet à l’âge de 80 ans. L’annonce est intervenue au lendemain du retrait de l’homme fort du régime pour raisons de santé, et de la prise en charge par intérim de ses fonctions par To Lam, jusqu’ici président du PCV.

Il y a quatre semaines, il trouvait encore la force de rencontrer à Hanoï le président russe Vladimir Poutine, en déplacement. Mais un mois plus tard, l’État communiste vietnamien et son parti unique observent désormais son deuil, tout comme plusieurs sites d’information vietnamiens, qui ont affiché un bandeau noir à l’annonce de son décès.

Nguyen Phu Trong, « en raison de son âge avancé et de la maladie », est décédé à 13h38 heure locale ce vendredi dans un hôpital militaire de la capitale, selon un communiqué du Parti communiste vietnamien, repris dans les médias d’État. « Il y aura un communiqué spécial sur l’organisation des funérailles au niveau national », est-il précisé.

Au Vietnam, le secrétaire général du Parti communiste est en effet le personnage le plus important du régime, devant le Premier ministre, le président ou encore le président de l’Assemblée nationale. Ces deux derniers postes ont d’ailleurs été occupés par M. Nguyen, qui avait accédé à la vraie fonction de direction en 2011, avant d’assoir son pouvoir.

Nguyen Phu Trong restera en mémoire comme l’artisan d’une campagne anticorruption baptisée « Fournaise ardente », lancée en 2016. Au fil des ans, elle a conduit à une lutte sans merci contre la corruption, entraînant l’arrestation de nombreux officiels, y compris des hauts cadres du Parti. Seule issue, selon le chef, pour endiguer ce fléau.

Un bon moyen également, et peut-être surtout, pour renforcer le Parti communiste et préserver la confiance de la population. M. Nguyen est le premier secrétaire général à décéder en poste depuis Le Duan, un frère d’armes d’Ho Chi Minh, en 1986 ; il est le premier aussi à avoir connu trois mandats consécutifs à la tête du Parti après la libéralisation de ladite année 1986.

Ses mandats auront coïncidé avec une dérive autoritaire du Vietnam, selon les groupes de défense des droits humains. Ses politiques auront contribué à étendre l’emprise de l’appareil communiste sur le pays, dans une période de boom des échanges commerciaux, mais au détriment des libertés fondamentales.

D’ailleurs, la succession est d’ores et déjà assurée par To Lam, issu de l’appareil de sécurité. À 67 ans, il est connu comme celui qui a apporté un dénouement aux récentes luttes de pouvoir au sommet de l’État-parti. Ce dernier a manœuvré depuis des années pour écarter ses rivaux de la course à la succession de M. Nguyen, dont le mandat devait s’achever en 2026.

Radio France Internationale – 19 juillet 2024

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