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Nouvelle charte du journalisme au Cambodge

Le ministère de l’information travaille sur une nouvelle charte du journalisme afin d’encadrer la profession. 300 journalistes, des associations de presse, l’UNESCO et d’autres parties prenantes ont participé à la rédaction de la charte du journalisme, qui comporte quatre chapitres et 27 articles.

« La charte servira de fondement à l’éthique professionnelle » a déclaré Neth Pheaktra, ministre de l’Information.

Les participants ont pris part à des discussions, des échanges et des suggestions depuis le mois d’avril, après que le ministère ait organisé un atelier pour recueillir des informations. 

Une charte pour répondre aux défis modernes de la profession 

L’apparition de nouvelles technologies de l’information – y compris la transformation des reportages traditionnels tels que la télévision, les journaux et les éditeurs – sur les plates-formes Internet et les médias sociaux a rendu nécessaire l’établissement d’une nouvelle charte selon le ministère pour encadrer la profession de journaliste. 

« Le défi pour la profession de journaliste vient de la multiplication des reportages des médias modernes qui entraînent une perte de confiance du public. »

« Des demandes de licences pour des sites web ont été déposées, mais nombreuses sont celles qui ne remplissent pas les conditions requises », a déclaré le ministre.

« Jusqu’à présent, environ 2 000 médias ont été enregistrées, dont plus de 1 000 sites web et télévisions en ligne »

« Les médias modernes augmentent en quantité, mais la qualité diminue », a-t-il déclaré. « Il est préoccupant de constater que les personnes qui travaillent dans le domaine n’ont pas de formation professionnelle ou ne sont pas compétentes dans leur travail. »

Une charte remise en question 

Selon Seoung Nimol, journaliste de CamboJa news, il faudrait également amender la loi existante sur la presse.

« Le ministère devrait accélérer la modification de la loi sur la presse et l’application de la loi sur l’accès à l’information, plutôt que d’établir une charte du journalisme, car ces deux lois traitent également de la profession, notamment en renforçant le droit des journalistes à accéder à l’information de manière exhaustive », a-t-elle déclaré.

Elle s’inquiète de la formulation de la charte et a demandé au ministère de clarifier les définitions afin « d’éviter d’affecter les droits des journalistes dans la production d’articles touchant les institutions publiques ».

Elle s’inquiète également de la brièveté du délai accordé par le ministère pour la consultation et l’obtention d’informations. « Le ministère ne nous a donné que dix jours pour examiner le projet et en discuter, ce qui est trop court », ajoute-t-elle.

« Les contributions ont été données le 2 août et la charte a été établie le 6 août sans qu’une autre réunion ne soit organisée pour nous dire quelles contributions avaient été incluses et pourquoi certaines ne l’avaient pas été. »

En réponse, le ministre a déclaré : « Certains commentaires existent déjà dans la charte, mais d’autres y ont été intégrés parce qu’ils étaient utiles. Par ailleurs, certains commentaires ont été soumis après la date limite du 2 août ».

Répondant aux critiques selon lesquelles la charte restreint la liberté, Neth Pheaktra a déclaré qu’elle n’affectera pas la liberté d’expression car elle était basée sur la Constitution, la loi sur la presse et sur les droits de l’homme. 

« La charte n’est pas une contrainte pour les journalistes, mais c’est un principe de base qui permet à chacun d’avoir une orientation commune », a-t-il déclaré.

« Cette charte ne prévoit aucune sanction, mais les journalistes qui la violeront s’exposeront à d’autres sanctions prévues par la loi sur la presse et d’autres lois sur lesquelles cette charte est fondée. »

La charte exige des personnes travaillant dans le domai qu’elles ne participent pas à la propagation de fausses nouvelles et d’informations trompeuses, qu’elles ne rapportent que des informations véridiques avec des sources claires et une vérification des sources, qu’elles vérifient les faits et qu’elles modifient les informations si elles sont fausses ou trompeuses, qu’elles gardent leurs sources confidentielles et qu’elles garantissent l’équilibre de l’information en respectant la vérité, la justice et l’absence de préjugés.

Ils doivent également éviter de rapporter des informations sans sources claires ou d’accuser  sans preuves suffisantes ou claires ; de déformer l’information sous quelque forme que ce soit pour en détourner le sens original ; de révéler des commentaires personnels fondés sur des préjugés ; de mélanger les faits et les opinions ; et de modifier les informations, les images ou les vidéos, de supprimer des parties importantes de l’information ou de falsifier des documents.

Le ministre a déclaré que la charte était destinée aux organes de presse, aux associations de presse et aux autres parties prenantes, afin qu’ils puissent fonder leur éthique professionnelle et que leurs membres s’y conforment.

Par  Meng Seavmey & Lay Sopheavotey – Cambodianess / Lepetitjournal.com – 8 août 2024
 

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