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Vietnam : RSF dénonce la condamnation à 12 ans de prison d’un journaliste kidnappé en Thaïlande

Plus d’un an après l’enlèvement en Thaïlande du journaliste Duong Van Thai, le régime vietnamien l’a condamné à une peine de douze ans de prison pour « propagande contre l’État ». Reporters sans frontières (RSF) dénonce l’absurdité de cette décision scandaleuse et appelle à sa libération immédiate.

Le 30 octobre 2024, lors d’un procès à huis clos tenu à Hanoï, le journaliste d’investigation vietnamien spécialisé dans les affaires de corruption Duong Van Thai a été condamné à une peine de douze ans de prison pour des accusations de “propagande contre l’État” sur la base de l’article 117.2 du Code pénal vietnamien.

Le journaliste, connu pour ses enquêtes sur la corruption du régime et les luttes de pouvoir au sein du Parti communiste vietnamien (PCV), a été enlevé le 13 avril 2023 dans le centre de la Thaïlande, où il était réfugié depuis 2019. Trois jours plus tard, la police vietnamienne annonçait son arrestation pour une prétendue « tentative d’entrée illégale dans le pays depuis le Laos »

“En kidnappant Duong Van Thai, un journaliste qui enquêtait sur la corruption de l’État, puis en lui infligeant une peine de prison d’une sévérité scandaleuse, le régime vietnamien montre tout son mépris pour la liberté de la presse. Nous appelons la communauté internationale à intensifier la pression sur Hanoï pour obtenir la libération de Duong Van Thai et des 36 autres journalistes et défenseurs de la liberté de la presse détenus dans le pays.

Cédric Alviani

Directeur du bureau Asie-Pacifique de RSF

Reconnu pour ses révélations sur les biens immobiliers de cadres du Parti communiste vietnamien, publiées sur Facebook, Duong Van Thai était également membre de l’Association des journalistes indépendants du Vietnam, une organisation durement réprimée par le régime. Malgré son statut de réfugié accordé par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés en 2020, ses proches rapportent qu’il restait préoccupé par sa sécurité en Thaïlande.

Ce n’est pas la première fois qu’un journaliste étrangers réfugié en Thaïlande est “rapatrié” de force, avec l’apparente complicité des autorités thaïlandaises. En janvier 2019, Truong Duy Nhat, contributeur au service vietnamien de Radio Free Asia, a été enlevé en plein cœur de la capitale thaïlandaise, avant d’être condamné en 2020 à dix ans de prison pour des accusations fabriquées de toutes pièces. 

En octobre 2015, c’est l’éditeur suédois d’origine chinoise Gui Minhai qui a été kidnappé en Thaïlande, avant de réapparaître quelques mois plus tard sur les ondes la télévision d’État chinoise CCTV, tenu à un exercice d’aveux forcés. Le 24 février 2020, il a été condamné par le régime chinois à dix ans de prison pour avoir “illégalement diffusé à l’étranger des informations classées”.

Le Vietnam stagne depuis de nombreuses années dans les abîmes du Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF et occupe actuellement la 174e place sur 180 pays.

Reporters Sans Frontières (RSF) – 31 octobre 2024

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