Birmanie : un deuxième groupe rebelle ouvre la porte à des pourparlers avec la junte
Dans la nuit de mardi 3 à mercredi 4 décembre, un deuxième groupe rebelle combattant la junte birmane s’est dit ouvert à des discussions de paix sous l’égide de Pékin pour mettre un terme aux affrontements qui ont éclaté l’an dernier près de la frontière chinoise. L’Alliance démocratique nationale du Myanmar, qui compte près de 8 000 combattants, lutte depuis des années pour l’autonomie de la minorité sinisante Kokang, dans le nord de l’État Shan.
« À partir d’aujourd’hui, nous cesserons immédiatement le feu et n’attaquerons pas activement l’armée de Birmanie, a indiqué l’Alliance démocratique nationale du Myanmar (MNDAA) dans un communiqué publié dans la nuit. Sous la médiation de la Chine, nous sommes prêts à engager des pourparlers de paix avec l’armée de Birmanie sur des questions telles que Lashio. » La ville de Lashio, où se trouvait l’un des plus importants centres de commandement militaire du pays, est tombée aux mains des rebelles en août. Les insurgés sont prêts à « envoyer une délégation de haut niveau pour engager le dialogue » avec « l’armée de Birmanie, et résoudre les conflits et les différends par des moyens politiques », ajoute le communiqué.
Les combattants de la MNDAA ont lancé, en octobre 2023, en coordination avec deux autres groupes rebelles, une attaque d’ampleur qui a fait reculer la junte dans des proportions inédites depuis le coup d’État de 2021.
Ces groupes armés ont pris le contrôle de pans entiers de l’État Shan, dont la ville stratégique de Lashio et l’autoroute menant à la Chine, vitale pour l’économie. Les avions de chasse de l’armée ont bombardé à plusieurs reprises les territoires perdus, mais la contre-offensive promise sur le terrain n’a pas eu lieu pour l’instant.
D’autres pourparlers
La semaine dernière, un premier groupe rebelle, l’Armée de libération nationale des Ta’ang (TNLA), alliée de la MNDAA, avait ouvert la porte à des pourparlers avec la junte. Naypyidaw n’a pas réagi publiquement à cette offre, et des médias locaux ont rapporté que des frappes aériennes ont continué de pilonner des régions contrôlées par la TNLA. La junte avait invité en septembre les groupes armés à entamer des discussions de paix. Une proposition alors restée lettre morte.
La Chine est un allié majeur de la junte et lui fournit des armes, tout en conservant des liens avec les groupes armés ethniques qui tiennent des territoires près de ses frontières. Pékin a appelé plusieurs fois à l’arrêt des combats dans l’État Shan.
En novembre, la Chine a indiqué que le chef de la MNDAA était venu en Chine pour des « soins médicaux », après des informations de presse en Birmanie selon lesquelles il aurait été arrêté sur les ordres de Pékin.
Radio France Internationale avec Agence France Presse – 4 décembre 2024
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