Un faux dirigeant étranger tente d’escroquer la Première ministre
Les activités d’arnaques en ligne sont légion en Asie du Sud-Est et génèrent des milliards de dollars dans des conditions échappant à toute régulation.
La Première ministre thaïlandaise, Paetongtarn Shinawatra, a confié mercredi avoir été la cible d’une tentative d’escroquerie par téléphone, une activité qui continue de pulluler en Asie du Sud-Est.
La cheffe du gouvernement a déclaré aux journalistes avoir reçu des messages audio d’une voix modifiée par l’intelligence artificielle, qui prétendait être celle d’un dirigeant connu d’un pays étranger, qui n’a pas été nommé, lui réclamant de faire une «donation». Les escrocs ont même tenté de l’appeler, a-t-elle expliqué.
Dans un message audio, «la voix disait que la Thaïlande était le seul pays de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) à n’avoir pas encore effectué de donation», a-t-elle décrit. «Après l’avoir écoutée, je me suis dit que ce n’était pas normal», a-t-elle poursuivi. Un SMS renvoyait vers un compte en banque situé hors de la Thaïlande en vue d’un transfert d’argent. «Je l’ai su de manière certaine, quand j’ai vu ça», a-t-elle affirmé. La Première ministre n’a pas précisé quand elle a été approchée.
Réseaux mafieux et intelligence artificielle
Paetongtarn Shinawatra, 38 ans, est la fille de l’ancien Premier ministre et milliardaire Thaksin Shinawatra. Elle a dévoilé une fortune personnelle de près de 400 millions d’euros dans une déclaration d’intérêts publiée début janvier.
Les activités d’arnaques en ligne sont légion en Asie du Sud-Est et génèrent des milliards de dollars dans des conditions échappant à toute régulation. Les réseaux mafieux évoluent rapidement et utilisent l’intelligence artificielle générative, des logiciels malveillants et des «deepfakes» pour poursuivre leur expansion, a noté un rapport du bureau régional de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime publié en octobre.
L’essentiel (.lu) – 15 janvier 2025