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Birmanie : les rebelles accusent la junte de rompre la trêve de janvier

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Depuis mercredi 19 juin, la rébellion birmane dénonce la mort de plusieurs civils après une campagne de frappes aériennes menée par l’armée. Et ce, malgré le cessez-le-feu négocié sous l’égide de la Chine entre le gouvernement birman et la coalition rebelle.

L’armée nationale de libération de Ta’ang (TNLA), l’une des principales composantes de la rébellion birmane, a évoqué mercredi 19 juin des frappes aériennes dans la région de Mogok, dans le centre du pays, près d’un centre d’extraction de rubis et de pierres précieuses. Pour un bilan d’un mort et trois blessés, dont un enfant de dix ans, selon le communiqué des groupes rebelles. Celui-ci faisait par ailleurs état, 24 heures plus tôt, d’une autre attaque de drone. Entre tirs d’artillerie et attaques de drones commandés par la junte, d’après le décompte de l’insurrection, le gouvernement aurait ordonné plus de 40 bombardements dans le nord-est du pays depuis le mois de janvier.

Pékin avait pourtant négocié en janvier une trêve entre les militaires birmans au pouvoir depuis le coup d’État de février 2021 et ce mouvement armé, après des mois de combats qui avaient entraîné le déplacement de plus d’un demi-million de personnes près de la frontière avec la Chine. Le cessez-le-feu avait d’ailleurs permis à l’alliance, composée de l’Armée nationale de libération de Ta’ang (TNLA), de l’Alliance démocratique nationale du Myanmar (MNDAA) et de l’Armée d’Arakan (AA), de conserver des pans de territoires dont elle s’était emparée dans l’État septentrional de Shan.

Les deux camps se renvoient la responsabilité

Ces opérations militaires constituent les dernières violations en date du cessez-le-feu par les forces des généraux au pouvoir. La TNLA assure qu’elles avaient aussi déjà bombardé ses positions, coupé les routes et limité la circulation des marchandises vers les villes contrôlées par cette organisation armée.

De son côté, le porte-parole de la junte, Zaw Min Tun, a accusé la TNLA d’être le « principal groupe à l’origine des incidents » dans l’État de Shan. Pour rappel, l’alliance ethnique avait déclenché une offensive surprise dans le nord contre le pouvoir militaire central fin octobre. Elle avait profité de l’affaiblissement des troupes régulières pour relancer une guerre vieille de plusieurs décennies pour le contrôle de zones entières et des importantes ressources qui s’y trouvent, prenant plusieurs villes et carrefours frontaliers vitaux pour le commerce avec la Chine. Un coup dur porté à une junte isolée et à court d’argent.

La Birmanie compte une douzaine de groupes armés issus de minorités ethniques, dont certains ont conquis des territoires dans les régions frontalières de la Chine et luttent contre l’armée depuis l’indépendance vis-à-vis du Royaume-Uni en 1948. Les combats dans l’État de Shan ont baissé d’intensité, mais l’AA a lancé sa propre offensive dans l’ouest, où elle affirme lutter pour une plus grande autonomie de la population de l’ethnie Rakhine.

Les pourparlers de paix sont toujours au point mort. Le dernier chapitre de négociations qui s’est tenu au mois de mai dans le sud-ouest de la Chine n’a produit aucune avancée notable. 

Radio France Internationale avec Agence France Presse – 20 juin 2024

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