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Vietnam: conséquences économiques du coronavirus

Quelques semaines après que le Vietnam a déclaré que ses 16 cas de coronavirus s’étaient tous rétablis, le nombre de patients infectés est en augmentation suite à la réintroduction du virus sur un vol en provenance de Grande-Bretagne.

Le ministère vietnamien de la Santé a signalé mercredi 11 mars un total de 35 cas de coronavirus, soit plus du double des 16 d’origine. Le Vietnam, qui avait placé en quarantaine 10 000 habitants près de Hanoï en février, promet de « punir sévèrement » tous ceux qui tentent de dissimuler la maladie. S’il n’y a eu pour l’heure aucun décès de coronavirus au Vietnam, les conséquences économiques se font particulièrement sentir.

Trang travaille dans une entreprise de textile à Hô Chi Minh-Ville. Cette Vietnamienne de 39 ans s’inquiète des conséquences pour son entreprise des mesures drastiques prises par les autorités locales pour endiguer la propagation du virus : « Au cours des deux derniers mois, la Chine a considérablement réduit ses exportations de matières premières. Cela a gravement impacté nos capacités de production. Nous avons donc énormément baissé le volume de nos exportations à l’étranger. Notre société traverse vraiment une période difficile. »

Le secteur du textile et de l’habillement est particulièrement touché par la crise. C’est un secteur clé de l’économie où travaillent près de 3 millions de personnes dans plus de 7 000 usines à travers le pays. Des usines, dont les stocks de matières premières devraient être épuisés d’ici la fin du mois, d’après le président de l’Association nationale du textile, laissant craindre des annulations de commande et des licenciements.

Le virus a également provoqué l’augmentation du prix de certains produits de base et des problèmes à l’exportation vers la Chine. Dans le nord du pays, les camions doivent souvent attendre des heures, parfois des jours, pour passer la frontière, ce qui est dramatique pour le secteur des fruits et légumes.

Autres secteurs particulièrement touchés, ceux du tourisme et de l’hôtellerie. Benoît travaille dans une agence de voyages à Hanoï. Depuis deux semaines, suite au ralentissement du secteur, il est contraint de travailler à mi-temps : « Déjà, si on compte les Chinois qui représentent une grosse part des touristes au Vietnam, c’est énorme. Sur les clients européens et français, on a eu un pourcentage d’annulations à peu près de 40%, 4 dossiers sur 10 ont été annulés ou repoussés. »

Beaucoup de touristes ont donc décidé de reporter leurs vacances à plus tard, ce qui pose déjà des problèmes de trésorerie à l’ensemble des professions qui dépendent du tourisme, comme l’explique Benoît : « Indirectement, ça impacte aussi les hôtels, les restaurateurs, les transporteurs, les guides et tout le secteur du tourisme. Certaines agences ont déjà suspendu des postes et beaucoup de monde travaille en temps partiel et on attend que ça revienne. »

Dans les entreprises, des salariés s’absentent également pour s’occuper de leurs enfants. Car au Vietnam, les écoles sont fermées depuis maintenant presque deux mois. Tram travaille dans une crèche. Elle déplore la situation à laquelle sont confrontés la plupart de ses collègues : « Certaines écoles ne paient pas les salaires des enseignants et ces professeurs n’ont plus d’argent pour payer leur loyer, ils sont donc retournés chez leurs parents. »

Au Vietnam, le virus est pour l’instant contenu, mais le nombre d’infections augmente. Le pays a donc décidé de durcir les conditions d’entrée des ressortissants de la plupart des pays européens.

Radio France Internationale – 13 mars 2020

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