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« I am safe » : le Vietnam à la reconquête du tourisme

Face à la crise causée par le COVID-19, le Vietnam souhaite regagner la confiance des touristes à travers la campagne « I am safe ». Entretien avec le Pdg du Vietravel, Nguyên Quôc Ky.

Vous avez proposé la campagne « I am safe » (« Je suis sauf » en français) pour le secteur touristique. Pourriez-vous en préciser le contenu ?

Tout d’abord, nous devons déterminer des zones, desti-nations, sites touristiques non épidémiques pour attirer des voyageurs. Le Vietnam a mis en place de nombreuses mesures afin d’assurer la sécurité de la population. La prévention et la lutte contre le COVID-19 se déroulent de manière efficace et sont appréciées à l’international. Les 16 patients, âgés de 3 mois à 73 ans, touchés par le virus ont été guéris. Les cas suspects ont été mis en quarantaine. Grâce à l’ensemble des mesures déployées, on peut affirmer que le Vietnam est sauf ! Comment le pays s’y prend-il pour continuer de soutenir le secteur touristique ? 

Premièrement, l’État et les entreprises s’entraident et assurent la sécurité du pays. Chaque région, chaque province et ville, chaque site touristique appliquent des mesures de prévention. Lors de la récente réunion du gouvernement, le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc a souligné que le Vietnam était une destination sûre à l’égard de l’investissement et du tourisme. Pourquoi ne diffuse-t-on pas ce message plus largement ?

Deuxièmement, je trouve que le rôle du gouvernement est très important dans la facilitation des formalités douanières (exemption de visa pour certains pays) et la mise en place de campagnes promotionnelles en faveur des touristes. Par ailleurs, les ambassades du Vietnam à l’étranger seront des acteurs majeurs dans la campagne « I am safe ».

Troisièmement, les entreprises jouent également un rôle crucial. Le COVID-19 constitue un véritable défi à l’égard des compagnies de tourisme. Il importe que celles-ci révisent la structure de leur système administratif, leurs services, leurs marchés et profitent de l’aide du gouvernement afin de pouvoir se relancer après l’épidémie.

En pleine « tempête » coronavirus, que pensent les partenaires étrangers en réservant leurs circuits au Vietnam ?

Quand je travaille avec nos partenaires étrangers, ils ne cachent pas leurs inquiétudes. Ils me demandent « Est-que-ce le Vietnam publie les données réelles ? ». Je leur parle des mesures que le gouvernement a mis en place. Je les informe de la situation du pays, via des photos et vidéos. Et je les rassure en leur disant que « Jusqu’à maintenant, tous les patients sont guéris. La vie reprend son cours ». Quant aux circuits annulés, nous en discutons avec nos partenaires afin de trouver des solutions telles que la diminution des frais ou la création de nouveaux produits à lancer dès la fin de l’épidémie. Hormis la crise qu’engendre cette épidémie, présente-t-elle des opportunités ?

À présent, nos marchés dépendent majoritairement de certains pays d’Asie du Nord-Est, qui sont gravement touchés. De fait, il faut se tourner vers d’autres marchés tels que l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou les États-Unis pour rebondir. Le tourisme de croisière possède des potentialités qui ne sont pas encore pleinement exploitées. Nous ne disposons pas encore de port d’envergure pour accueillir les paquebots. La crise permet d’accumuler de l’expérience afin que le tourisme national sache mieux affronter les obstacles à venir.    

Quelles ont été les mesures mises en place par Vietravel pour s’adapter à la situation ? Qu’est-ce que l’épidémie de SRAS en 2003 vous a-t-elle appris ?

Nous avons été proactifs face à ce nouveau virus en réalisant la campagne « I am safe ». En parallèle, nous restructurons tous nos produits, notre système de direction et baissons les coûts afin de garantir la pérennité de notre compagnie.
Vietravel a surmonté non seulement le SRAS en 2003 mais aussi les ravages causés par les crises économiques mondiales entre 2007 et 2012. Forts de ces expériences, nous avons pu établir des plans détaillés afin de pouvoir réagir efficacement.

Par An Ly Hà – Le Courrier du Vietnam – 14 mars 2020

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