Premières peines de travaux forcés pour non-respect de la quarantaine
Il est désormais notoire que l’un des facteurs par lequel le Covid-19 s’est répandu en Birmanie est le nombre d’expatriés birmans qui sont revenus au pays et se sont ensuite débrouillés pour échapper aux 14 jours de quarantaine obligatoire mise en place par les autorités mais avec insuffisamment de préparation.
Ce manque de civisme de nombreux migrants est à l’origine de plusieurs cas de contagion au Sars-nCov-2 et l’une des raisons pour lesquelles le gouvernement birman a décidé de bloquer pour l’instant ses frontières au retour d’autres expatriés. Malgré tous les messages didactiques sur l’importance de respecter une certaine distance physique avec les autres et sur celle de respecter la période de 14 jours d’isolement non pas comme une punition mais comme un acte de prudence et de précaution pour tous, un certain nombre de personnes se sont affranchies des mesures qui devaient dans un premier temps se faire sur la base du confinement volontaire. Désormais, cette quarantaine est devenue obligatoire pour tout arrivant en Birmanie et les autorités se sont organisées pour l’imposer, tout en continuant à essayer de l’expliquer.
Le message ne passerait toutefois qu’à moitié s’il n’y avait que son aspect « carotte ». Aussi le gouvernement a-t-il voulu mettre également en avant sur le secteur « bâton » en communiquant sur deux expatriés qui ont été condamnés à de la prison avec travaux forcés pour avoir refusé de respecter leur quarantaine. Le premier cas s’est déroulé avec un homme revenu de Chine à Lemyethna, dans la région de l’Ayeyarwady, le samedi 28 mars. Il a immédiatement été placé dans le centre d’isolement du district mais il s’en est enfuit dès le mercredi suivant pour revenir à son domicile. L’homme a alors été rapidement arrêté, jugé le jeudi et il a écopé de trois mois fermes avec travaux forcés, directement incarcéré. Ce même jeudi, mais là dans le district de Pale, dans la région de Sagaing, un autre individu refusant de respecter sa quarantaine à six mois fermes avec travaux forcés pour violation de la loi sur les catastrophes naturelles. Et dans ce cas, l’homme sera mis en prison… seulement après avoir observé son délai de 14 jours de quarantaine !
Lepetitjournal.com – 5 avril 2020
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