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Arrêtés en mer, des Rohingyas envoyés dans des camps en Birmanie

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La Birmanie a renvoyé des dizaines de Rohingyas, arrêtés en mer alors qu’ils tentaient de fuir le pays, dans des camps de l’État de Rakhine en proie à des tensions ethniques et religieuses, ont annoncé jeudi 3 septembre les autorités.

Un groupe de 42 Rohingyas, dont deux enfants, a été arrêté jeudi dernier au large de Bogale (sud-ouest), a indiqué la police locale. Les membres de cette minorité musulmane, persécutée de longue date, sont considérés comme des immigrants illégaux en Birmanie, qui leur refuse la citoyenneté. Une personne du groupe a été testée positive au coronavirus, et les autres sont arrivées mercredi à Kyaukphyu, dans l’État de Rakhine (centre), a déclaré le député local Ba Shein, selon qui ses électeurs sont «très inquiets» à cause du risque sanitaire.

Les autorités locales ont précisé que le groupe devait être envoyé vendredi par bateau dans des camps plus au nord. Le Rakhine est depuis longtemps secoué par des conflits ethniques et religieux. Les Rohingyas y sont étroitement contrôlés, ne bénéficiant que d’accès limités aux services de santé, à l’éducation et au logement. Quelque 750.000 d’entre eux se sont réfugiés en 2017 au Bangladesh, fuyant la répression militaire birmane, qualifiée de «génocide» par l’ONU.

Environ 600.000 Rohingyas vivent toujours en Birmanie dans des conditions d’«apartheid», selon l’ONG Amnesty International. Kyaukphyu est une des nombreuses villes où une stricte ségrégation a été instaurée: plus d’un millier de musulmans kamans – une minorité reconnue par le pays à majorité bouddhiste, même si elle subit également des discriminations – y sont confinés dans un camp depuis des violences en 2012.

Les Rohingyas arrêtés ont été amenés à ce camp, dont les habitants n’ont eu d’autre choix que de les accueillir, a expliqué un de ses habitants sous couvert d’anonymat. «Ils avaient été transportés sans pouvoir dormir ni manger (…) donc nous les avons acceptés», a-t-il dit, ajoutant que sa communauté craignait d’être encore plus stigmatisée à cause du risque de transmission du coronavirus. Des centaines de Rohingyas ont été arrêtés en tentant de fuir le Rakhine pour se réfugier à l’étranger, certains passant des mois voire des années en prison. La semaine dernière, l’ONG Burma Human Rights Network (BHRN) a appelé la communauté internationale à faire pression sur la Birmanie qui persécute «un groupe ethno-religieux né et vivant dans le pays depuis des générations».

Le Figaro avec Agence France Presse – 3 Septembre 2020

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